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Philippe Laurent : "Les maires ne sont pas des irresponsables", Bruno Le Maire doit "retirer ses propos"

Philippe Laurent, maire UDI de Sceaux et secrétaire général de l'Association des Maires de France, était l’invité du “petit déjeuner politique” de Patrick Roger le 2 novembre 2020 sur Sud Radio, à retrouver du lundi au vendredi à 7h40.

Philippe Laurent interviewé par Patrick Roger sur Sud Radio le 2 novembre 2020 à 7h40.

Philippe Laurent : "Le gouvernement ne sait pas faire confiance"

Alors que leur réouverture a été fortement demandée, Jean Castex a écarté toute réouverture des petits commerces de centre ville en France, mais il a décidé d’obliger les grandes surfaces à fermer leurs rayons non essentiels pour une raison d’équité. Philippe Laurent estime que "le Premier ministre a rétabli au moins une partie de l’équité qui devait exister entre les différentes formes de commerces, donc ça c’est positif". Toutefois, il juge qu’il "reste quand même le commerce en ligne qui va continuer de fonctionner".

L’association des Maires de France avait, au contraire, demandé que soit réexaminée la liste des commerces dits essentiels : "par exemple, nous sommes à la veille de Noël… est-ce qu’en cette période-ci les magasins de jouets ne sont pas des commerces essentiels ?" demande-t-il. Les maires français voulaient mettre en place "des processus qui permettaient de rouvrir les commerces de centre-ville, de faire confiance aux acteurs locaux. Le gouvernement ne sait pas faire confiance", déplore l'élu.

 

"Nous ne sommes pas des irresponsables, les commerçants ne sont pas des irresponsables"

Le maire de Sceaux déplore le manque de "concertation" avec le gouvernement, et le manque de confiance dans les acteurs locaux. Bruno Le Maire avait en effet estimé que les demandes de réouverture, et les arrêtés municipaux pris en guise de contestation, étaient des actes "irresponsables". "Je voudrais mettre en avant ce mot de confiance : je pense que, contrairement à ce que dit le ministre de l’Économie qui a prononcé des mots extrêmement durs, nous ne sommes pas des irresponsables, les commerçants ne sont pas des irresponsables, nous sommes des gens raisonnables.

Par exemple, nous ne demandons pas la réouverture des cafés-restaurants, parce que nous savons qu'il y a un risque plus important de contacts et de propagation du virus. Quand vous êtes à deux dans une boutique de vêtements ou dans une librairie, je ne pense pas qu’on risque d’avantage que dans les rayons d’un supermarché", estime Philippe Laurent.

 

"Je demande à M. Le Maire de retirer ses propos"

Concernant les arrêtés pris par les maires, "ces arrêtés sont de fait illégaux, on le sait, c’était un message qui était envoyé en réalité au gouvernement, pour qu'il aille dans le sens d'une plus grande concertation et discussion, explique-t-il. "J’ai été en effet extrêmement choqué par ces propos", ceux du ministre de l’Économie. Il rappelle qu’au printemps, il avait pris un arrêté municipal imposant le port du masque sur toute la commune de Sceaux, arrêté qui avait été retoqué. "Est-ce que j’ai été irresponsable à ce moment-là ? Je pose la question à M. Le Maire."

Pour le secrétaire général de l'Association des Maires de France, traiter les maires d’irresponsables, alors qu’ils ont été en première ligne et on joué un rôle majeur dans le déconfinement, "c’est une faute politique. Je demande à M. Le Maire de retirer ses propos."

"Rétablissons la confiance, insiste-t-il, parce que si demain, il y a une démobilisation des maires de France, je ne suis pas certain que le pays va mieux s'en porter, c'est certain que ça se passera beaucoup moins bien".

 

"Les relations entre les maires et les préfets sont généralement de bonne qualité"

L’association des Maires de France doit rencontrer, ce 2 novembre 2020, le gouvernement. Philippe Laurent assure qu’elle va demander à nouveau "de permettre la réouverture dans des conditions bien précises". Les maires vont notamment s’appuyer sur les préfets avec qui "ça marche bien" car ce sont des "personnes de terrainLes relations entre les maires et les préfets sont généralement de bonne qualité". 

Parmi les solutions, Philippe Laurent pense à une réévaluation de la liste des commerces, un changement de "la jauge acceptable dans chaque commerce", "des extensions" ou "des réductions des heures d’ouverture"...

 

"Une interdiction de la vente en ligne empêcherait le click and collect"

La fermeture des commerces de proximité, et désormais des rayons, va fort probablement profiter à Amazon. Pour Philippe Laurent, "c’est très difficile". S’il assure que plusieurs maires de France vont mettre en place "le click and collect", "c’est quelque chose que nous avions mis en œuvre durant le premier confinement", cette mise en place bloque certaines possibilités.
Ces solutions sont incompatibles avec "une interdiction de la vente en ligne" qui "empêcherait aussi ça". "Sur le plan juridique, nous sommes assez coincés".

Pour autant, il juge que d’autres solutions existent, comme "la taxation de la livraison", cette dernière étant essentielle pour le fonctionnement d’Amazon et des autres sites de e-commerce. "C'est une piste intéressante, mais qui n'a malheureusement pas été suffisamment explorée".

 

 

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