Les huit leaders des principaux syndicats ont été reçus hier à l’Élysée pour aborder l’agenda social de la rentrée qui s’annonce d’ores et déjà chargé. Et ce qui a été particulièrement remarqué par les organisations, c’est le changement de ton du Président Emmanuel Macron à leur égard. "Le point essentiel de l’échange d’hier, c’était de faire à nouveau reconnaître le rôle et l’importance dans notre démocratie sociale des interlocuteurs sociaux notamment à travers la négociation interprofessionnelle de niveau nationale" explique Pascal Pavageau, secrétaire général de Force Ouvrière (FO). L’échange qui a duré 3 heures a d’ailleurs été jugé plutôt franc et direct par ce dernier. À l’issue de cette réunion, aucune grande annonce, mais quelques points d’entente: "On s’est mis d’accord sur le fait de réhabiliter les interlocuteurs sociaux. Depuis un an, le gouvernement se casse les dents en faisant des réformes dans le mauvais sens sur le plan social et en prenant des mesures de manière unilatérale et un peu dogmatique […] il a besoin de ceux qui connaissent le monde du travail c’est-à-dire les interlocuteurs sociaux" déclare Pavageau en précisant "Maintenant, nous sommes libres. Ce n’est pas parce que le Président souhaite que l’on négocie sur tel sujet que l’on va le faire ou que l’on va être obligé d’arriver au point de conclusion qu’il aurait espéré".
En ce qui concerne les réformes à venir, celle qui préoccupe particulièrement les syndicats c’est l’assurance chômage. Et le remplaçant de Jean-Claude Mailly à la tête de FO ne cache pas ses craintes la concernant : "On est inquiets puisque depuis un an, nous avons un Président qui individualise et casse les droits collectifs". Pour le syndicaliste, il n’est pas question que l’assurance chômage soit moins favorable pour les bénéficiaires, de même "il n’est pas question de demander à un chômeur de prendre n’importe quel job à n’importe quel endroit pour pouvoir bénéficier de l’assurance chômage. C’est comme si vous demandiez à un malade qui a une assurance santé qui n’avance pas ses frais, qu’elle ne le fera que si le malade fait la démonstration qu’il veut vraiment être guéri !". Celui qui refuse de négocier la longueur et le poids du boulet au pied, s’est néanmoins assuré d’obtenir une lettre de cadrage au mois de septembre, concernant l’assurance chômage.
La prochaine réunion entre les huit leaders et le Président aura lieu en septembre.