Pris dans l’affaire du PenelopeGate depuis plusieurs semaines maintenant, François Fillon essuie la tempête comme il peut et tente de réenclencher la marche avant dans sa campagne, en témoigne son déplacement à La Réunion ce week-end. Mais alors que l’hypothèse d’un plan B a émergé ces derniers jours au sein du parti Les Républicains (hypothèse certes rapidement écartée par François Fillon et son équipe), la droite navigue en eaux troubles aujourd’hui, avec un candidat à la peine dans les sondages. C’est en tout cas le constat que fait Christian Estrosi, ancien maire de Nice et figure du parti depuis des années.
"Des électeurs nous quittent tous les jours"
"Le doute s’est instauré aujourd'hui. C’est vrai, il y a un profond malaise. Il y a des électeurs qui nous quittent tous les jours. Je les entends, je sens la colère qui gronde, mais à l’égard de toute la classe politique. Tout ce qui se passe en ce moment favorise la montée du Front national, alors que ce sont les premiers, aujourd’hui, à ne pas respecter les règles de la République", a-t-il estimé au micro d’Europe 1 ce lundi 13 février.
Une unité difficile à réaliser
S’il se refuse "à être déloyal à [sa] formation politique", le président du conseil général de Provence-Alpes-Côtes d’Azur n’a pas non plus caché son manque de proximité avec François Fillon. "Je lui ai dit très clairement que je n’étais pas filloniste", a-t-il reconnu. Une distance qui s’explique entre autres par les stigmates de la campagne de la primaire de la droite et du centre. Alors que les petites attaques n’ont pas manqué entre les camps de François Fillon, Alain Juppé et Nicolas Sarkozy, l’unité du parti ne coule pas de source aujourd’hui, d’autant plus que les sarkozystes (dont fait partie Christian Estrosi) ont estimé en coulisses ne pas avoir été forcément bien représentés dans la nouvelle équipe de campagne de François Fillon.