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Lydia Guirous : "La naïveté, l'angélisme et les silences deviennent coupables"

Par Benjamin Jeanjean

Porte-parole des Républicains, membre du bureau politique du parti et du Conseil des sensibilités, Lydia Guirous était l’invitée politique du Grand Matin Sud Radio ce lundi. Elle s’est notamment longuement exprimée sur l’attaque terroriste de samedi survenue en plein Paris.

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C’est une nouvelle attaque terroriste, une de plus, qui a frappé Paris ce samedi, lorsqu’un Français d’origine tchétchène, Khamzat Azimov, a poignardé plusieurs personnes dans le quartier Opéra, causant la mort de l’une d’elles. Porte-parole des Républicains, Lydia Guirous dénonce au micro de Sud Radio ce lundi l’action sécuritaire du gouvernement. "On commence à être un peu lassés de l’inaction du gouvernement, les silences de Macron et cette volonté de ne pas agir. Il y a une forme de lassitude, les procédés sont toujours les mêmes… Emmanuel Macron s’est contenté d’un tweet, ce qui est quand même le service minimum pour un président de la République alors qu’un terroriste agit et poignarde plusieurs personnes au cœur de Paris. Les Républicains sont au travail sur les questions de lutte contre le terrorisme. Nous avons évidemment réagi et appelé le gouvernement à une action rapide, car la naïveté, l’angélisme et les silences deviennent coupables", déclare-t-elle.

"L’état d’urgence depuis 70 ans n’empêche pas les Israéliens de vivre en liberté"

Pour Lydia Guirous, la sortie de l’état d’urgence notamment est une erreur, dans un conteste de remise en cause régulière de l’efficacité de la surveillances des personnes fichées S, comme Khamzat Azimov. "Le risque zéro n’existe pas, il faut être raisonnable et le rappeler. Les services de renseignement français font du mieux possible, mais il me semble que la sortie de l’état d’urgence est une erreur. Depuis, il y a eu à peine six perquisitions administratives. Israël vit dans l’état d’urgence depuis 70 ans, ça n’empêche pas les Israéliens de vivre dans la liberté mais de maintenir un niveau de sécurité important car la menace terroriste est toujours importante là-bas. En France, celle-ci est constante et installée pour longtemps. L’état d’urgence est un outil qui permet de relever le niveau de sécurité, et ce fut une erreur du gouvernement d’en sortir", souligne-t-elle avant de détailler les mesures prônées par Les Républicains sur ce thème.

"Nous demandons un internement préventif des plus dangereux fichés S. Il y en a à peu près 4000. On le fait déjà pour les cas de psychiatrie, je ne vois pas pourquoi on ne pourrait pas le faire pour les personnes radicalisées qui veulent tuer d’autres Français ! Ensuite, il y a à peu près 3000 personnes de nationalité étrangère selon Jacqueline Gourault. Je ne vois pas pourquoi on ne peut pas les expulser ! Et enfin, pourquoi ne pas déchoir de leur nationalité française les bi-nationaux qui haïssent la France et les Français ? Ça fait déjà un bon nombre de personnes dont on peut se débarrasser… Ce sont des mesures concrètes, et quand on a la volonté d’agir on peut le faire. On peut se cacher derrière le droit, mais le droit est là pour nous servir et doit s’adapter à la menace aujourd’hui très présente. On ne se contentera pas de faire des marches, de mettre des bougies sur notre balcon et d’éteindre la Tour Eiffel à chaque fois. Le temps doit être à l’action", martèle-t-elle.

"Emmanuel Macron n’est pas de droite, il n’a pas le courage politique pour l’être"

Sur un plan plus politique, la porte-parole des Républicains rejette par ailleurs toute assimilation entre Emmanuel Macron et une politique de droite. "C’est le talent d’Emmanuel Macron et de son équipe : c’est faire croire qu’ils font certaines choses, c’est l’illusion. Or, une politique économique de droite ne va pas vers plus de dépenses publiques et ne matraque pas fiscalement les Français et les classes moyennes. Une politique de droite, ce n’est pas une politique de lâcheté sur la sécurité, l’immigration ou le communautarisme. Là-dessus, Emmanuel Macron n’est clairement pas de droite et n’a pas le courage politique pour l’être. Ni l’ancrage territorial, ni l’ancrage dans la réalité du pays", affirme-t-elle.

Enfin, alors que les transports ferroviaires sont extrêmement perturbés en ce lundi 14 mai, Lydia Guirous a fait part de ses inquiétudes à propos du conflit social sur la réforme en cours du rail français et de la SNCF. "Je suis un peu troublée par la note qui a fuité entre la direction de la SNCF et le cabinet de la ministre des Transports, qui laisse entendre une possible privatisation de la SNCF. Nous sommes très attachés à l’identité de la France, et l’identité de la France c’est aussi les services publics. C’est fondamental. Nous sommes bien sûr pour la mise en concurrence, mais pas pour la privatisation de la SNCF. Je comprends donc quand même l’inquiétude des cheminots, mais je pense qu’il faut penser aux usagers et arrêter de les prendre en otage. La réforme de la SNCF est nécessaire pour avoir un meilleur service", indique-t-elle.

Réécoutez en podcast toute l’interview de Lydia Guirous dans le Grand Matin Sud Radio

 

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