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L'édito politique de Thierry Guerrier - Le mauvais timing du procès Fillon

Dans une phase de transition, entre la percée de Rachida Dati à Paris, Christian Jacob qui ressoude son parti et d'autre part, la désunion de la droite, le procès Fillon pique et ne tombe pas à pic.

L'édito politique de Thierry Guerrier, chaque lundi à 7h20 en direct sur sudradio.fr.

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Le procès Fillon s’ouvre tout à l’heure. Un événement qui tombe mal pour la droite républicaine, les LR notamment…

Oui, c’est au moment où les planètes sont en train de se ré-aligner en faveur de la droite traditionnelle, que le calendrier judiciaire vient polluer ce moment plus favorable pour elle. Car on peut dire qu’avec la campagne municipale très offensive du bulldozer Rachida Dati à Paris, la remise en ordre du parti LR assagi depuis l’élection à sa tête de Christian Jacob. Et surtout, les difficultés à répétition que rencontre la Macronie. Avec tout ça, oui, la droite est en train de relever la tête.

Mais voilà. Les effluves nauséabondes de cette « affaire Fillon », qui a explosé en pleine campagne présidentielle de 2017 et qui a valu à la droite une défaite historique alors qu’elle était donnée largement gagnante après l’ère Hollande, les reproches faits à François Fillon, à celui qui devait absolument ramener son camp à l’Élysée, reviennent donc hanter le débat politique et gêner cette phase de reconstruction de la droite républicaine.

Une droite qui espère quand même avoir tourné cette page ?

Et qui affirme avoir tourné le dos aux pratiques qu’on reproche à François Fillon, le népotisme (faire salarier sa femme comme assistante, sans qu’on retrouve les travaux qu’elle était censée produire), les détournements de fonds publics - un million d’euros tout de même réclamés par l ‘Assemblée nationale, partie civile au procès de l’ancien Premier ministre. Tous ces faits, la nouvelle génération d’élus LR estime ne plus en être comptable.

Il reste de l’amertume, bien sûr, parfois encore tournée contre François Fillon lui-même, maisélus et militants LR préfèrent oublier ce qu’ils ont vécu comme une trahison et regarder l’avenir. Et la remobilisation de leur électorat déçu par Macron, qui reviendrait au bercail. Les élus le sentent sur le terrain, nous disent-ils !

Ce procès Fillon qui va durer jusqu’au 11 mars, va d’autant plus peser sur la droite, sachant qu’elle est encore divisée ?

C’est vrai que la droite dite traditionnelle ou républicaine est assiégée de toutes parts et surtout, elle est très morcelée. Les républicains, du parti LR n’en sont plus qu’une composante, et non plus le « tout ».

Il y a la droite qui gouverne avec Macron , les Édouard Philippe, Bruno Le Maire, Gérald Darmanin…

Il y a celle qui a quitté LR mais qui critique le président de la République, ce sont des ténors comme Xavier Bertrand ou Valérie Pécresse…

Il y a la droite plus populiste, comme celle de Robert Ménard, qui plaide pour un rapprochement avec le RN de Marine Le Pen…

Et puis il y a donc ce qui reste des Républicains, un parti sans chef charismatique qui se remet doucement des échecs de la période Wauquiez et qui n’a pas de leader pour 2022. Nicolas Sarkozy qui n’a pas tout à fait renoncé malgré, lui aussi, ses ennuis judiciaires, pousse François Baroin sur le devant de la scène. mais celui-ci n’a jamais mené de combat national. Certains jugent du coup que Baroin n’est qu’un faux né de Nicolas Sarkozy et évoquent un autre nom : Bruno Retailleau…

Si on ajoute à tout ça que les Républicains n’ont pas de programme ou d’idée nouvelle qui pourraient séduire les Français, vous voyez qu’ils ont encore quelques obstacles à surmonter avant de retrouver le chemin de l’Élysée, ils se seraient bien passés du procès Fillon !

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