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Laurent Mauduit: "Aussi injuste soit-elle, la réforme des retraites est différée mais pas enterrée"

EDITORIAL. Le dossier chaud des retraites figure à l'ordre du jour du séminaire gouvernemental mercredi, puis des rencontres entre le Premier ministre et les syndicats jeudi et vendredi. Mais il y a eu tellement de déclarations contradictoires, qu’on ne sait plus très bien où en est ce dossier.

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Calendrier, contenu... les grandes incertitudes

Où en est-on, après toutes ces déclarations contradictoires sur la réforme des retraites?

Difficile à dire. Les retraites, c’est le dossier chaud de cette rentrée, mais c’est aussi le prétexte d’une formidable pagaille. D’abord, il y a une incertitude sur les délais. La concertation autour des retraites va durer « près d’un an », a ainsi annoncé Gérald Darmanin, le ministre du budget. Pas du tout : la réforme aboutira « dans les mois qui viennent » a corrigé le premier ministre. Et puis surtout, il y a une incertitude sur les mesures-phares de la réforme. Un seul exemple. Faut-il retenir l’idée d’un âge pivot, par exemple 64 ans, pour l’obtention d’une retraite à taux plein ? Ou bien faut-il privilégier une hausse de la durée d’activité, jusqu’à 43 ans ? Emmanuel Macron a d’abord suggéré la première piste, avant de privilégier la seconde.

L'ombre des la crise sociale....

Comment expliquer ces hésitations?

Vous connaissez comme moi la réponse. Macron a tellement fait du Macron qu’il a fini par tuer le macronisme. Car la macronisme, c’était quoi ? C’était conduire non pas deux, non pas trois, mais huit, mais dix réformes impopulaires en même temps. Et c’était les conduire le plus souvent sans concertation, sans même l’approbation du Parlement. Mais cette méthode autoritaire a généré ce que vous savez : une crise sociale historique, qui s’est certes apaisé pendant l’été, mais qui pourrait bien reprendre à la moindre étincelle. Or, les retraites, c’est un dossier hautement inflammable.

Les croyances néolibérales du macronisme

Vous voulez nous dire que Macron va désormais faire du Chirac ?

Non, je ne dis pas cela, même si les tergiversations du gouvernement peuvent le laisser penser. Je ne dis pas cela, parce qu’il y a une formidable différence entre les deux hommes. Jacques Chirac, c’est bien connu, ce n’était pas un gaulliste ; c’était un radical-socialiste, changeant de point de vue au gré des circonstances.

Emmanuel Macron, lui, n’est pas de cette trempe-là. Il est habité par des convictions. Des convictions ou des croyances. Des croyances néolibérales. Habile, il peut donc laisser du temps au temps. Laisser passer par exemple l’échéance des municipales. Mais sur le long terme, Macron continuera à faire du Macron. En clair, aussi injuste soit-elle, la réforme des retraites est différée. Mais sûrement pas enterrée.

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