Ancienne ministre des Familles lors du quinquennat de François Hollande, aujourd’hui sénatrice (PS) de l’Oise, Laurence Rossignol était l’invitée du Brunch politique ce dimanche sur Sud Radio. L’occasion pour elle de revenir sur l’avis favorable rendu cette semaine par le Comité d’éthique à l’élargissement de l’accès à la PMA (Procréation Médicalement Assistée), aujourd’hui réservé aux couples hétérosexuels stériles. "Cet avis du Comité, je l’ai beaucoup attendu pendant le mandat précédent ! Il faut mettre fin à cette discrimination. Le président Macron s’y était engagé pendant sa campagne. Une initiative doit être prise au Parlement, on ne pourra pas traîner cette histoire de quinquennats en quinquennats…", a-t-elle indiqué, avant de revenir sur ses regrets vis-à-vis du précédent quinquennat. "L’erreur qu’on a faite, c’est de ne pas avoir inscrit la PMA dans la loi Mariage. Nos gouvernements ont été tétanisés par la violence du débat et de l’opposition. On n’a ensuite pas eu le courage de rouvrir un dossier de société", a-t-elle déploré, assurant que "ça bloquait un peu partout : à l’Élysée, à Matignon, dans le groupe majoritaire à l’Assemblée...".
#PMA "Il faut mettre fin à une discrimination entre les femmes" @laurossignol #BrunchPolitique @Louis_Morin
— Sud Radio (@sudradio) 2 juillet 2017
"La GPA donne lieu à un commerce international scandaleux"
Si l’ancienne ministre se montre très favorable à la PMA, il n’en est rien en ce qui concerne la GPA (Gestation Pour Autrui). "Ce sont deux sujets totalement différents. La PMA est légale, la GPA est interdite à tous. Elle nécessite le ventre d’une femme, d’une mère porteuse, pour porter cet enfant, et donne lieu à un commerce international scandaleux. Je combats l’achat de services sexuels, je ne peux donc pas admettre qu’un nouveau business s’ouvre sur le corps des femmes", a-t-elle clamé. En tout état de cause, la sénatrice de l’Oise ne craint pas une nouvelle mobilisation de la Manif pour Tous vis-à-vis de la PMA : "Ils se sont beaucoup mobilisés, et à l’arrivée ils n’ont pas eu ce qu’ils voulaient. Surtout, la société française souhaite que cette loi soit pérennisée et rentre dans le droit français. La société n’est pas avec ces ultraconservateurs, la loi non plus".
"Toutes les femmes font des #GPA pour de l'argent" @laurossignol #BrunchPolitique @Louis_Morin
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"Simone Veil a sa place dans le Panthéon de la République et de l’Europe"
Ancienne ministre des Droits des Femmes, Laurence Rossignol n’est évidemment pas insensible au décès de Simone Veil survenu cette semaine. "Une nouvelle que j’ai accueillie avec beaucoup d’émotion et tristesse, et avec le sentiment d’une immense reconnaissance à l’égard de cette femme qui incarne tout le 20ème siècle : d’abord l’horreur de la Shoah, puis la résilience et la dignité", assure-t-elle. Alors qu’une pétition pour l’entrée de Simone Veil au Panthéon a déjà recueillie plus de 100 000 signatures, Laurence Rossignol se montre très claire sur cette question. "J’ai moi aussi signé cette pétition. Il y a peu de femmes au Panthéon, quatre seulement, et ce serait la première fois qu’entrerait une victime de l’Holocauste. Elle a sa place dans le Panthéon de la République, mais aussi dans le panthéon de l’histoire de l’Europe", a-t-elle plaidé.
"#SimoneVeil a porté la parité" @laurossignol #BrunchPolitique @Louis_Morin
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"Un peu surprise par ces parlementaires qui boycotteront le Congrès"
Désormais sénatrice, Laurence Rossignol assure par ailleurs qu’elle sera bel et bien présente à Versailles lundi pour écouter Emmanuel Macron s’adresser au Congrès, contrairement à certains élus. "Je suis un peu surprise par ces parlementaires qui boycottent. C’est une attitude étrange que de manifester son opposition par le boycott des institutions démocratiques", s’étonne-t-elle avant d’évoquer "l’hyper-présidence" élyséenne actuellement. "François Hollande avait essayé la présidence normale, lui n’a pas choisi ce créneau-là. On peut se féliciter d’ailleurs de sa forte présence à l’international (au Mali, avec Poutine, avec les États-Unis…). J’ai d’ailleurs été très touchée par son message en anglais aux Américains le soir où Donald Trump a décidé de sortir de l’Accord de Paris", a-t-elle indiqué avant de pronostiquer un prochain retour "à la normale". "On est dans un temps un peu suspendu avec un Parlement qui ne s’est pas encore mis au travail. On va bientôt sortir de cette période où identifie en fait seulement le président. Les ministres vont annoncer leurs lois, les défendre au Parlement, etc.", rassure-t-elle.
"J'irai au #Congrès demain, c'est mon rôle de parlementaire"@laurossignol #BrunchPolitique @Louis_Morin
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"Les socialistes existent encore et partagent beaucoup"
Alors que Benoît Hamon a annoncé samedi son départ du Parti socialiste, Laurence Rossignol refuse d'acter la mort du socialisme. "Les socialistes existent encore et partagent beaucoup. Il y a un réseau d’élus très vivant en France, des maires notamment. Mais nous sommes dans un moment où certains dirigeants pensent que pour se ressourcer, ils ont besoin d’aller prendre l’air. (…) Ce qu’il faut, c’est que ces échappées ne se fassent pas contre le PS pour rentrer en concurrencer avec lui et le détruire. (…) Personne ne pourra avoir un avenir sans les autres", annonce-t-elle, avant de rejeter l’idée d’une alliance du PS avec En Marche! ou la France insoumise. "Je pense que ce n’est ni l’un ni l’autre. Il y a théoriquement un espace politique, on verra si on peut l’occuper ou pas. C’est un beau défi pour nous tous", a-t-elle conclu.
#ps "Ça ne sert à rien de rester quand on s'affaiblit mutuellement" @laurossignol #BrunchPolitique @Louis_Morin
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