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La grogne des petits candidats à la présidentielle

Par Benjamin Rieth

Peinant à se faire entendre dans la cour des grands, six candidats doivent tenir une conférence de presse commune pour alerter sur "le verrou anti-démocratique" des grands partis.

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Partis à la chasse aux parrainages depuis plusieurs semaines, ces candidats ont du mal à recueillir les 500 signatures nécessaires pour se présenter à l’élection présidentielle. Pour alerter sur leurs difficultés et ce qu’ils considèrent comme un "verrou anti-démocratique", ils vont tenir une conférence de presse commune ce jeudi.

Philippe Poutou (NPA), Pierre Larrouturou (Nouvelle Donne), l'écrivain Alexandre Jardin (mouvement Bleu Blanc Zèbre), Charlotte Marchandise-Franquet (laprimaire.org), le leader indépendantiste tahitien Oscar Temaru et Christian Troadec, chef de file du mouvement des Bonnets rouges, ont prévu de s’exprimer tour à tour.

L'initiative intervient alors qu'un débat télévisé inédit avant le premier tour a été annoncé sur TF1 entre François Fillon, Benoît Hamon, Marine Le Pen, Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon. Les autres candidats n'ont pas été conviés, ce qui laisse sceptique petits et gros candidats.  "Il y a cinq candidats nettement au-dessus de 10% (...). Si Dupont-Aignan ou Bayrou ne sont manifestement pas loin de 10% dans les sondages, bien sûr qu'on les invitera", a justifié Christophe Jakubyszyn, le chef du service politique de la chaîne.

Trois semaines pour trouver 500 signatures

"Il est urgent aujourd'hui de proposer pour l'élection présidentielle une vraie diversité de candidatures", écrivent-ils dans leur communiqué commun. Avec des "offres politiques crédibles", ils estiment pouvoir "faire reculer l'abstention ainsi que le score du Front national".

Sans le réseau d’élus des grands partis, la pêche aux 500 parrainages est plus difficile pour les petits candidats. Un travail de fourmi qui va devoir être accompli en seulement trois semaines, avec deux jours de moins par rapport à ce qui était annoncé. Initialement prévu du 23 février au 17 mars, la récolte a été repoussée par le Conseil constitutionnel au 25 février. En cause, le report du conseil des ministres au vendredi à cause du déplacement en Chine du Premier ministre, Bernard Cazeneuve. La signature du décret de convocation des électeurs est donc d’autant retardée.

Des parrainages publics en temps réel

Dans le viseur des six candidats, il y a aussi les nouvelles dispositions autour de l’élection présidentielle, qu’ils estiment être des "verrous anti-démocratiques". Désormais, les parrainages doivent être envoyés directement par les élus. Ils seront aussi rendus public en temps réel par le Conseil constitutionnel, ce qui freinerait les maires par peur "des retombées négatives qu’ils ou elles pourraient subir", disent les candidats.

Dans une vidéo publiée en janvier dernier, le candidat du NPA, Philippe Poutou avait déjà tenté d’avertir sur ce problème de façon humoristique. "Il faut 500 parrainages pour être candidat. Il nous les faut ! Le problème, c’est qu’on est un petit parti. C’est pas comme les gros partis. Eux, ils claquent des doigts et ils les ont les 500 parrainages", expliquait-il, interrogé par un policier hystérique dans une des séquences pour se justifier de dérapages avec les élus.

Les six candidats présents à cette conférence rappellent que "l'acte de parrainage n'a pas de valeur de soutien", mais de "chance donnée à chaque élu-e de stimuler une démocratie active". 

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