Au lendemain de la visite des deux candidats à l'élection présidentielle à Amiens, sur le site de l'usine Whirlpool, menacée de délocalisation, Jean-Christophe Lagarde a vu deux attitudes diamétralement opposées de la part d'Emmanuel Macron et de Marine Le Pen.
"Marine Le Pen a essayé de faire un coup, a critiqué le président de l'UDI sur le plateau de Territoires d'Infos, sur Sud Radio et Public Sénat. C'est indécent. Elle vient faire des selfies, mais qu'est-ce qu'elle règle ? L'extrême-droite utilise le malheur des gens."
Présent lui aussi à Amiens, Emmanuel Macron recueille beaucoup plus d'indulgence de la part du député-maire de Drancy : "Je ne crois pas qu'Emmanuel Macron a fait de la récupération politique. Il s'était engagé à venir, il vient. Il a démontré le courage de rester, de dire ses désaccords. Il a montré l'inverse de Marine Le Pen ou de François Hollande à Florange en 2012. Il n'a pas fait de démagogie et il a eu raison. Allez demander aux ouvriers de Florange ce qu'ils pensent de François Hollande et de sa camionnette !"
Le centriste a par la suite défendu la position de son parti d'appeler à voter Emmanuel Macron, critiquant ceux qui, à gauche comme à droite, ne partagent pas sa position. "Nous appelons à voter Emmanuel Macron, nous nous mobilisons pour faire voter Emmanuel Macron, ça ne veut pas dire que nous sommes macronistes, a-t-il précisé. Mais le bulletin Macron ne détruit pas notre pays. Il ne crée pas un chaos moral et civique, ni un chaos économique. Voter Front national, c'est appauvrir tous les Français, nuire à notre compétitivité et nous isoler."
Avant de s'en prendre successivement à Jean-Luc Mélenchon, Sens Commun et Christine Boutin pour leurs prises de position depuis dimanche : "Je trouve que Jean-Luc Mélenchon est totalement irresponsable. Il peut dire qu'il ne donne pas de consigne de vote, mais en allant jusqu'à ne pas dire pour qui il vote, il donne permission à des gens qui croient en lui de voter pour Marine Le Pen."
"Il y a aussi un problème chez Les Républicains où, à l'intérieur, un mouvement, Sens Commun, semble dire qu'Emmanuel Macron est son principal adversaire, a-t-il ajouté. Il y a aussi un parti, rattaché aux Républicains, dont la présidente d'honneur, Christine Boutin, dit ouvertement la même chose. Est-ce que ça veut dire qu'elle va être exclue des Républicains ? Je le souhaite."