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Ian Brossat (PCF) : "L’appel d’Emmanuel Macron fait sourire les propriétaires"

Par Benjamin Jeanjean

Adjoint au logement à la mairie de Paris, Ian Brossat était l’invité du Grand Matin Sud Radio ce mercredi pour réagir à la surprenante demande d’Emmanuel Macron adressée aux propriétaires.

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Pour compenser la baisse programmée des APL de cinq euros, Emmanuel Macron a tout bonnement demandé cette semaine aux propriétaires de logement de répercuter cette baisse sur les loyers. Invité du Grand Matin Sud Radio ce mercredi, Ian Brossat, adjoint (PCF) au logement à la mairie de Paris, reste dubitatif face à la méthode utilisée. "Emmanuel Macron a raison de dire que les loyers devraient être plus bas, et je constate tous les jours en tant qu’élu à Paris que les loyers sont trop élevés. Simplement, la méthode a quelque chose de dérisoire. Ce n’est pas d’un claquement de doigt que le président de la République peut obliger les propriétaires à baisser les loyers. C’est le président de la République, ce n’est pas Joséphine ange-gardien !", se désole-t-il.

"Il renvoie la patate chaude aux propriétaires"

"C’est une manœuvre politique, voire politicienne. Que s’est-il passé ? Le président de la République a choisi de baisser les APL de cinq euros pour l’ensemble des ménages qui les touchaient. De mon point de vue, c’est une mesure extrêmement injuste parce qu’elle va toucher des familles modestes. Pour se décharger de cette responsabilité-là, il renvoie la patate chaude aux propriétaires. Je trouve la manœuvre un peu facile, elle ne fera pas illusion", ajoute-t-il.

Selon lui, ce cafouillage témoigne d’une politique du logement encore très floue du côté du gouvernement. "Pour l’instant il n’y a pas de politique du logement, il y a une politique de coup de rabot. C’est ce sur quoi on a insisté tout l’été, avec d’une part la diminution des APL qui va toucher des millions de famille dès le premier octobre, et d’autre part une baisse des crédits dédiés au logement social. C’est une politique du logement extrêmement inquiétante parce qu’elle se traduit par un recul de l’État au moment où on a besoin de régulation en matière de logement pour éviter la flambée des prix", assure-t-il.

"Les propriétaires savent bien qu’il n’a pas les moyens de les contraindre"

"Je pense que l’appel d’Emmanuel Macron fait sourire les propriétaires. Ils savent bien que le Président n’a pas les moyens de les contraindre de faire quoi que ce soit. Par ailleurs, la meilleure façon de régler tout ça serait qu’il maintienne le niveau des APL et ne demande pas aux familles modestes ou aux petits propriétaires de mettre la main à la poche… Je trouve ça profondément injuste, surtout qu’il choisit dans le même temps de réduire l’ISF de trois milliards d’euros. C’est un choix politique et budgétaire qu’il devrait assumer plutôt que de renvoyer la patate chaude aux propriétaires", ajoute-t-il enfin.

Retrouvez l’intégralité de l’interview de Ian Brossat dans le Grand Matin Sud Radio

 

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