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Hamon tacle la position de Mélenchon sur l’Europe et l’inconstance de Macron

Par Benjamin Jeanjean

En difficulté dans les sondages à près d’une semaine du premier tour de la présidentielle, Benoît Hamon a longuement évoqué sa campagne et celle de ses adversaires ce samedi dans les colonnes de Libération.

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Tout comme en 2002, le Parti socialiste verra-t-il son candidat à l’élection présidentielle ne pas être présent au second tour du scrutin ? C’est bien possible, en tout cas à en croire les sondages qui placent pour l’instant Benoît Hamon en 5ème position, loin derrière les quatre candidats qui font la course en tête (Emmanuel Macron, Marine Le Pen, François Fillon et Jean-Luc Mélenchon). Dans un entretien publié ce samedi par Libération, le candidat investi par le PS à l’issue de la primaire de la Belle Alliance Populaire est longuement revenu sur cette campagne, avec une attention particulière portée sur Jean-Luc Mélenchon et Emmanuel Macron.

"Le passage d’une Europe allemande à une Europe française, personne n’y croit"

Le candidat de la France Insoumise y est notamment pointé du doigt pour son positionnement vis-à-vis de certains régimes étrangers. "Il fait preuve de beaucoup d’indulgence, en matière de politique étrangère, à l’égard de pays qui restreignent les libertés publiques. Toute cette zone grise qu’il a volontairement entretenue sur la Russie de Poutine et sur Al-Assad participe de la confusion de notre époque", déclare ainsi Benoît Hamon avant de critiquer son rival de gauche pour sa position vis-à-vis de l’Union européenne. "Le passage d’une Europe allemande à une Europe française, personne n’y croit. Cette stratégie est vouée à l’échec. Et si c’est le plan B (Ndlr : la sortie de l’Europe), comment fait-on, demain, pour appliquer son programme national ? Prenons un sujet : l’écologie. Je ne doute pas que Jean-Luc soit aussi écolo que moi, mais comment fait-on demain pour engager la conversion écologique de l’économie à l’échelle nécessaire pour qu’elle ait un impact sur le réchauffement climatique ? Si nous ne le faisons pas à l’échelle européenne, il n’y a pas de transition écologique donc pas de lutte contre le réchauffement de la planète. Avec quel fonds, demain, finance-t-on la transition énergétique sans Banque européenne d’investissements ? Son plan B, c’est une feuille blanche. J’ai une démarche différente : je propose un traité de démocratisation de la zone euro avec Thomas Piketty, et des juristes qui ont bossé ! C’est du concret", note-t-il.

"Où est le vrai Macron ? Lorsqu’il est dans l’avion au-dessus de la Méditerranée ?"

Benoît Hamon ne s’est pas montré plus tendre envers Emmanuel Macron, dont il déplore les revirements et la vision du dialogue social. "Son agenda économique et social se situe dans les clous du dogme austéritaire bruxellois. Il n’a aucune ambition en matière environnementale. Si son projet, c’est "et de droite et de gauche", où sont les "consciences" de gauche pour lui dire que, sur la question du droit du travail a minima, on ne procède pas par ordonnances après le traumatisme qu’a été le 49.3 sur la loi Travail ? Laurent Berger (Ndlr : le patron de la CFDT) s’en est ému. S’il subsiste un tout petit peu de conscience politique à tous ces dirigeants qui se disent de gauche et soutiennent Macron, où sont-ils ? Voilà un homme qui dit "vive la négociation sociale !" mais met fin au paritarisme. C’est de l’imposture. Emmanuel Macron n’est pas prêt à gouverner. Prenez ses propos sur la colonisation : dire à Paris, dans un livre, qu’il y a du bon et que c’est un "crime contre l’humanité" quand on est à Alger, où est la vérité ? Lorsqu’il est dans l’avion au-dessus de la Méditerranée ? Où est le vrai Macron ? Les dirigeants qui soutiennent Macron ont brûlé leurs derniers vaisseaux. La gauche favorable à la fin de l’ISF, au contrôle des chômeurs, à l’augmentation de la CSG, à la retraite par points, à la fin du compte pénibilité… Ce n’est plus la gauche", assène-t-il.

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