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À gauche, l’initiative personnelle de Benoît Hamon ne fait pas l’unanimité

Par Benjamin Jeanjean

Battu dès le premier tour de l’élection présidentielle et des élections législatives, Benoît Hamon a lancé ce samedi son «mouvement du 1er juillet». Une initiative qui en laisse certains sceptiques à gauche...

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Si sa nette victoire lors de la primaire de la gauche avait fait naître un fol espoir dans son entourage, Benoît Hamon est rapidement revenu sur Terre, après une séquence électorale de 2017 catastrophique pour le Parti socialiste et pour lui personnellement. Battu dès le premier tour de l’élection présidentielle avec un peu plus de 6% des voix – un score historiquement bas pour le PS –, l’ancien ministre de l’Économie sociale et solidaire et de l’Éducation nationale a également été éliminé dès le premier tour des élections législatives dans sa circonscription des Yvelines. Face à cette mauvaise passe, le natif de Saint-Renan (Finistère) mise beaucoup sur cette journée de samedi, lui qui s’est également rappelé au bon souvenir des internautes cette semaine par un tweet qui est rapidement devenu viral.

Hamon dénonce la "minorité sociale" issue de la vieille et la nouvelle bourgeoisie

En effet, c’est aujourd’hui que Benoît Hamon a lancé à Paris son "mouvement du 1er juillet", un mouvement trans-partisan censé apporté sa pierre à l’édifice de la difficile reconstruction de la gauche. Alors que selon l’organisation, 3 000 personnes environ étaient présentes malgré le mauvais temps sur la pelouse de Reuilly (12ème arrondissement), Benoît Hamon a annoncé la couleur. "Toutes celles et ceux qui sont ici pensent qu'il y a une majorité sociale dans ce pays qui vit sous la coupe d'une minorité sociale. Cette minorité sociale, c'est l'alliance qu'a réussie Emmanuel Macron de la vieille bourgeoisie et de la nouvelle bourgeoisie. Notre objectif c'est que la majorité sociale d'ici cinq ans, et pour commencer d'ici 2020 aux élections municipales, redevienne une majorité politique", a-t-il confié à la presse.

Jadot : "C’est une pierre à l’édifice, pas la maison commune"

Mais en souhaitant dépasser le PS dans la refondation de la gauche, Benoît Hamon est encore loin de fédérer toutes les figures de la gauche derrière lui. Soutien de la première heure lors de la présidentielle, l’écologiste Yannick Jadot n’est ainsi pas contre ce projet, mais se montre assez méfiant. "C'est une bonne idée, une bonne initiative. Mais ce mouvement de Benoît Hamon, qui se revendique comme tel, est le mouvement de Benoît Hamon. Ce sera un des piliers de la maison commune de la gauche. C'est une pierre à l'édifice, mais ce n'est pas la maison commune", a-t-il déclaré à l'AFP. Un autre responsable d'EELV, qui a préféré rester anonyme, a, lui, souligné que la relation de Benoît Hamon avec le PS restait "ambiguë", puisqu’il "s'en écarte mais laisse ses troupes dans le PS".

Chez les communistes, la volonté affichée de Benoît Hamon d’organiser des états généraux de la gauche dès septembre laisse très sceptique. "La gauche va se trouver sur le terrain des luttes, sur la loi Travail, sur l'état d'urgence. Mais c'est très optimiste de penser que dès septembre on sera en situation de se rassembler au-delà de ce qu'on fait aujourd'hui", a confié Marie-Pierre Vieu, en charge des relations extérieures au PCF.

Une ambition individuelle qui fait tiquer également au PS

Au Parti socialiste, là encore cette initiative ne fait pas l’unanimité, y compris parmi les anciens frondeurs. "Affirmer une ambition individuelle, je ne suis pas sûr que ce soit la meilleure manière de redémarrer ce cycle politique (...) Il ne faut pas redémarrer le cycle en donnant l'impression qu'on cherche un candidat pour 2022", a déclaré l'ancien député Laurent Baumel. "Il y a un besoin de clarté : est-ce qu'il va rester dans cette zone grise ou nous dire qu’il largue les amarres ?", s'interroge également un autre ancien député, Eduardo Rihan-Cypel.

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