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Frédérique Vidal : "La rumeur de Tolbiac était absolument abjecte"

Par Benjamin Jeanjean

Ministre de l'Enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation, Frédérique Vidal était l’invitée politique du Grand Matin Sud Radio ce vendredi. L’occasion pour elle d’évoquer le mouvement social actuel dans certaines universités.

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"Il y a trois universités bloquées et six sites perturbés. Les examens sont en train de se dérouler. Certains sont en train de se terminer, d’autres ont eu lieu la semaine dernière. Il reste maintenant les deuxièmes sessions". Au moment d’évoquer les conséquences du blocage de certaines universités sur la tenue des examens, Frédérique Vidal, ministre de l'Enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation, se veut rassurante. Invitée du Grand Matin Sud Radio ce vendredi, celle-ci regrette toutefois les dégâts constatés sur certains sites après les blocages. "On est en train de commencer à les chiffrer, on aura une estimation concrète dans les semaines qui viennent. On est déjà à plus d’un million d’euros : du mobilier cassé, des serveurs détériorés comme à Montpellier, des amphis tagués à repeindre complètement, des portes à réparer, beaucoup de gardiennage, etc. C’est de la dégradation des lieux où on est censé étudier, c’est ça qui est le plus insupportable", déplore-t-elle.

Pour la ministre, il sera toutefois compliqué de condamner les auteurs de ces dégâts. "Le président de l’université fait venir les policiers pour constater les dégâts. C’est ce qu’il s’est passé à Montpellier : on a beaucoup dit que la police était venue évacuer une fac vide, alors qu’elle était juste venue faire les constatations, justement pour qu’on puisse porter plainte. Après, il y aura une enquête, et on espère découvrir les auteurs. Maintenant, quand ils sont cagoulés et qu’ils portent des barres de fer, la probabilité de les découvrir… Ce sera probablement long, mais ils seront effectivement poursuivis", promet-elle.

"Une vraie volonté de monter les gens les uns contre les autres"

Frédérique Vidal s’est également indignée de la fausse information évoquant un étudiant gravement blessé lors de l’évacuation du campus parisien de Tolbiac récemment, une rumeur relayé par Le Média, organe de presse jugé proche de la France Insoumise. "Le président de l’université a décidé de porter plainte. La rumeur a été absolument abjecte et je reprendrais volontiers ce qu’a dit Raphaël Enthoven sur le sujet : "le blessé qu’on invente, c’est peut-être le mort que l’on espère". Il y a une véritable instrumentalisation, une volonté de mettre en scène, de monter en épingle les événements qui se déroulent sur certains campus pour dire que toutes les universités françaises ont des problèmes et sont à feu et à sang. Il y a plus de 400 sites universitaires en France, et on parle ici globalement d’une douzaine de sites selon les jours. Il y a une vraie volonté de monter les étudiants les uns contre les autres, d’instrumentaliser les choses qui se passent, de mettre en scène l’extrême-gauche et l’extrême-droite, etc.", analyse-t-elle.

Quant à savoir si des militants de la France Insoumise sont aux manettes pour instrumentaliser le mouvement social, la ministre répond sans ambages. "Ça dépend vraiment des endroits. Il y a des endroits où on les a vus clairement dans les assemblées générales, y compris parfois prendre part au vote", assure-t-il.

"Parcoursup ? Ça se déroule bien partout, des universités ont déjà fini le processus"

Enfin, Frédérique Vidal se félicite de la mise en place (réussie, selon elle) de Parcoursup, la controversée plate-forme d’orientation des lycéens vers l’enseignement supérieur. "Les choses se déroulent correctement. Les lycéens ont été accompagnés par les professeurs principaux. Les vœux sont en train d‘être regardés et analysés par l’ensemble des établissements d’enseignement supérieur. Contrairement à l’année dernière, on n’a pas de date fixe mais les réponses commenceront à arriver en continu à partir du 22 mai. Dès que les lycéens auront deux réponses positives, il aura à choisir laquelle il préfère. On a souhaité avoir encore ce temps de réflexion pour être sûr que la motivation est forte pour s’engager dans l’enseignement supérieur. La fermeture officielle de la plate-forme sera le 6 septembre", annonce-t-elle.

Et la ministre ne semble pas craindre outre-mesure les enseignants qui affirment ne pas vouloir participer à cette sélection à l’entrée de l’université. "Là encore, c’est un petit nombre de professeurs qui disent ça… Il y a quand même 96 000 enseignants et enseignants-chercheurs dans l’enseignement supérieur, donc même si 500 disent qu’ils ne regarderont pas les dossiers, d’autres le feront évidemment… Ceux qui veulent faire penser que ça ne fonctionne pas, que les dossiers ne seront pas regardés, et qui espèrent probablement qu’on en revienne au tirage au sort comme l’année dernière, font évidemment beaucoup parler d’eux. Mais les choses se déroulent bien partout, et des universités ont déjà terminé le processus", annonce-t-elle.

Réécoutez en podcast l’interview de Frédérique Vidal dans le Grand Matin Sud Radio

 

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