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Corbière : "Aucune raison d’aider Macron dans cette pratique monarchique du pouvoir"

Par Benjamin Jeanjean

Document Sud Radio. Le député (France insoumise) de Seine-Saint-Denis Alexis Corbière justifie le boycott par les députés insoumis du discours d’Emmanuel Macron à Versailles.

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Écouter le président de la République sans possibilité d’interpellation ou de quelque forme de débat, très peu pour lui ! Au micro de Sud Radio, Alexis Corbière, proche de Jean-Luc Mélenchon et député de Seine-Saint-Denis, justifie la décision des députés de la France insoumise de ne pas assister ce lundi au discours d’Emmanuel Macron devant le Parlement réuni à Versailles. "On nous demande de participer à ce qui relève d’une opération de communication du président de la République, qui manifeste à travers cela une pratique extrêmement monarchique des institutions : les députés sont convoqués au Congrès pour écouter le Président qui partira après, et le lendemain, son Premier ministre s’exprimera à nouveau devant la représentation nationale… Nous écouterons mardi le Premier ministre et nous interviendrons, mais participer uniquement à cette pratique boursouflée du caractère monarchique de nos institutions, ce sera sans nous", annonce-t-il.

"Une volonté d’écraser tout le monde et de ne pas comprendre la réalité du pays"

Pour Alexis Corbière, le contexte très tendu à l’Assemblée nationale ces derniers jours n’a pas arrangé les affaires d’Emmanuel Macron, accusé de vouloir truster tous les pouvoirs. "Depuis quelques jours, nous avons observé une volonté de plus en plus hégémonique de la part de La République En Marche de prendre l’ensemble des positions qui permettent à tous les groupes d’être représentés. Je pense notamment aux postes de vice-président de l’Assemblée : il y avait jusque-là une pratique qui consistait à attribuer à l’opposition au moins un poste de vice-président. Là, ce n’est pas le cas : sur les 6 postes, 5 sont affiliés à LREM et 1 au MoDem, qui soutient l’action du Président… On a également vu en commission 1 seul poste attribué à la France insoumise, ce qui est largement insuffisant. Ça montre une volonté d’écraser tout le monde et de ne pas comprendre la réalité du pays", déplore-t-il.

À l’Assemblée nationale, les Insoumis n’ont toujours pas de... bureau

Par ailleurs, celui qui prend encore ses marques en tant que député critique des conditions de travail rudimentaires, à l’aube d’une loi d’habilitation des ordonnances cruciales dans le cadre du débat sur la prochaine réforme du code du Travail. "Nous devons déposer lundi à 17h des amendements sur le projet de loi du gouvernement sur le code du Travail, cette loi qui permettrait la pratique des ordonnances. Or, je n’ai toujours pas de bureau, et je parle pour l’ensemble de mes collègues du groupe ! On n’a pas de bureau, pas de capacité de travailler alors que c’est très important et que ça va concerner 18 millions de salariés. Respecter la représentation nationale, c’est déjà éviter ce passage en force. Il n’y a donc aucune raison d’aller aider le président de la République à mettre en œuvre cette pratique monarchique du pouvoir", tonne-t-il.

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