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"Ce n’est pas une politique de décentralisation mais d’étouffement des collectivités"

Par Benjamin Jeanjean

Alors que s’ouvre cette semaine la deuxième Conférence nationale des territoires, l’association des maires de France a décidé de boycotter la rencontre. Son vice-président André Laignel, maire (PS) d’Issoudun, s’en explique au micro de Sud Radio.

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La deuxième Conférence nationale des territoires se fera sans l’association des maires de France. Vice-président de l’institution et maire (PS) d’Issoudun dans l’Indre, André Laignel était l’invité du journal de 18h sur Sud Radio pour expliquer les raisons de cette décision, dans un contexte tendu depuis plusieurs mois entre les collectivités locales et le gouvernement d’Édouard Philippe.

"Lors de son discours devant le congrès des maires de France, le président de la République avait d’ores et déjà opposé une fin de non-recevoir aux principaux points que nous avions mis en avant : le refus de remettre en cause la baisse de 13 milliards d’euros sur cinq ans qu’on veut nous imposer, les faux contrats qui sont en réalité un étouffement des libertés locales, la suppression de la taxe d’habitation, la suppression de 120 000 emplois aidés, la mise en danger de la politique du logement social, etc. Avouez qu’il y a de quoi considérer que nous ne sommes pas en capacité aujourd’hui d’avoir le moindre pacte de confiance avec le gouvernement !", se justifie-t-il.

"Il aurait fallu qu’on aille en rangs serrés à une conférence qui n’en a que le nom ?"

"En ce qui concerne les différentes mesures sorties dans la presse mais dont nous n’avons pas été officiellement avisés, ça n’est, pour l’essentiel, que du recyclage. À chaque fois qu’on dit qu’on va faire quelque chose, en réalité on le fait en crédit en baisse. C’est-à-dire que quand on va donner à certains, on va prendre aux autres. Ce n’est pas une vraie politique de décentralisation, c’est au contraire une politique d’étouffement des collectivités territoriales, et en particulier des communes et des intercommunalités. C’est ça la réalité ! Et il aurait fallu qu’on baisse la tête, qu’on accepte d’être étouffés financièrement et corsetés dans de faux contrats, et qu’on aille en rangs serrés à une conférence qui n’en a que le nom ? Ce n’est pas sérieux… Nous voulons un lieu de dialogue transparent, un lieu de négociation. Telle qu’elle est conçue aujourd’hui, la Conférence nationale des territoires ne remplit pas ces conditions", ajoute-t-il.

Réécoutez en podcast toute l’interview d’André Laignel sur Sud Radio

 

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