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Bruno Retailleau : "La méthode utilisée par Macron pour maintenir Borne est cruelle"

Par Jean Baptiste Giraud

Pour Bruno Retailleau, président du groupe LR au Sénat, le maintien d'Élisabeth Borne souligne le pouvoir d'Emmanuel Macron.

Bruno Retailleau immigration
Bruno Retailleau, interviewé par Jean-Jacques Bourdin sur Sud Radio, le 12 septembre, dans “L’invité politique”.

Emmanuel Macron doit prendre la parole cette semaine après son silence du 14 juillet. Après les émeutes, il conserve finalement Elisabeth Borne à Matignon. Est-ce mérité ? Bruno Retailleau s'exprime sur le sujet dans l'invité politique.

Bruno Retailleau : "Emmanuel Macron est le seul maître à bord"

"C’est une femme de gauche, mais à la fois travailleuse et courageuse, juge Bruno Retailleau, sénateur de Vendée et président du groupe LR au Sénat. Je trouve que la méthode qu'Emmanuel Macron a utilisée pour la maintenir est assez cruelle. On l’a appris hier matin par la nomination de son directeur de cabinet, puis en off à des réactions. Ensuite, il utilise le terme « maintenu ». Comme si c’était à la sauvette, qui nous rappelle le choix contraint d’Elisabeth Borne, mise en concurrence avec Catherine Vautrin. S’il avait voulu délégitimer par avance sa Premier ministre, il ne s’y serait pas pris autrement."

"C’est à mon avis une façon de réaffirmer que Emmanuel Macron est Jupiter et le seul maître à bord. Lui seul règne en maître sur la totalité du périmètre de l’exécutif. Cette affaire de casting, on le verra aussi pour le remaniement, n’est pas ce qui compte. Les Français attendent de vraies réponses." Quel bilan tirer des cent jours Emmanuel Macron ? "Tout ça pour ça ! Le 17 avril, lorsqu’il fait cette déclaration, il les qualifie de cent jours, d’apaisement, d’unité et d’ambition. Franchement, l’apaisement a été le soulèvement, l’embrasement. Unité : on voit qu’une partie des quartiers vivent une forme de sécession. Enfin, quelle est l’ambition, le cap ? Depuis le début de ce quinquennat, c’est comme si la boussole était cassée. C’est un quinquennat mal né, il n’y a pas eu de vraie campagne, de vrai mandat. Il n’a même pas fait campagne pour les législatives. Il en a récolté une simple majorité relative. Je pense qu’il est capable de faire d’excellents discours. Tout le problème d’Emmanuel Macron, ce sont les résultats. En matière de santé, de sécurité… Les racines viennent de plus loin, mais il a sa responsabilité. Il voulait tout transformer, c’est un échec sur les grandes missions de l’État."

"Il va falloir reconstruire l’autorité"

Quid des dépenses publiques, alors que Gabriel Attal annonce une baisse des dépenses pour la première fois depuis dix ans ? "Nous sommes toujours dans un budget de la facilité, estime Bruno Retailleau, sénateur de Vendée et président du groupe LR au Sénat. On va avoir 4,2 milliards d’économie, obtenus non pas parce que les ministères se serrent la ceinture, mais parce que l’on arrête les dépenses exceptionnelles. Par exemple les 14 milliards d’euros du bouclier énergétique sur l’électricité et le gaz, les mesures post-covid. Cela fait presque 20 milliards pour seulement 4 milliards d’économie. Ce budget ne tourne pas le dos à l’addiction à la dépense publique. Malheureusement, nous sommes un des pays d’Europe faisant le moins d’efforts. L'Italie, le Portugal, la Grèce en font beaucoup plus, et seront en dessous des 3% de déficit. Nous avons plus de 3.000 milliards d’euros de dettes, les taux d’intérêts s’envolent. On est en train de danser sur un volcan. La France est en train d’être déclassée, les Français le sentent. Cet excès de dépenses publiques est en train d’appauvrir la France."

Sur la sécurité, "le problème n’est pas plus de gendarme et de policiers, mais que l’on change de politique pénale. Que l’on privilégie la sanction : 5% des multirécidivistes sont à l’origine de 50% des infractions. Il faut que ces gens-là soient à l’ombre. Les Français en ont aussi marre de passer à la caisse pour des gens qui cassent tout dans leur propre quartier. On a une réponse pénale inadaptée pour les mineurs. Il va falloir reconstruire l’autorité." Quelles mesures propose-t-il ? "Il faut d’abord faire le bon diagnostic. Une autorité sapée depuis des décennies, il ne faut pas s’étonner qu’il y ait l’anarchie. On a consciemment cette idée d’autorité durant des décennies. Sur l’assimilation, l’immigration, Jérome Fourquet constatait que la carte des émeutes correspond à celle de l’immigration. La réponses est un texte dur. Tous les pays sont en train de durcir, y compris les socialistes du Danemark. Nous nous avons un texte entre deux ans avec un article 3 pompe aspirante sur les métiers en tension. Il faut tarir les flux, remettre en marche la machine à assimiler. Et pour cela il faut croire en nous : on a présenté la France comme un anti modèle, voué la France à une pénitence perpétuelle? Faut pas s’étonner que ces jeunes des quartiers ne trouvent plus de quoi aimer quelque chose dans ce projet collectif. Il y a une haine de la société française, de notre civilisation. Les symboles de la République ont été attaqués."

Retrouvez "L’invité politique" chaque jour à 8h15 dans le Grand Matin Sud Radio avec Benjamin Glaise

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