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Bertrand Delanoë votera Macron : le vote utile va-t-il plomber Benoît Hamon ?

Par Benjamin Jeanjean

Ce mercredi, l’ancien maire de Paris Bertrand Delanoë a confié sur les ondes de France Inter son intention de voter Emmanuel Macron dès le premier tour de la présidentielle. Un coup dur en plus pour Benoît Hamon, candidat officiel du Parti socialiste.

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S’il a remporté haut la main la primaire de la Belle Alliance Populaire il y a quelques semaines, Benoît Hamon a cependant bien du mal à surfer sur la légitimité qu’était censée lui apporter cette victoire au sein de son propre camp. Issu de l’aile gauche du parti et des "frondeurs" du quinquennat Hollande, le député des Yvelines doit faire face aux réticences – quand ce ne sont pas des oppositions claires et nettes – de toute une partie du Parti socialiste, qui hésite de moins en moins à rejoindre les rangs d’Emmanuel Macron, seul candidat à contester un tant soit peu la domination de Marine Le Pen dans les sondages actuels.

Bertrand Delanoë : "la lutte contre l’extrême-droite est prioritaire"

Dernière figure à "quitter" le navire : Bertrand Delanoë. L’ancien maire de Paris (2001-2014), dont la parole de plus en plus rare est très largement respectée à gauche, a confié sur France Inter ce mercredi sa volonté de voter pour Emmanuel Macron dès le premier tour de la présidentielle, pour contrer la montée en puissance du Front national. "Peut-être que dans deux mois les méthodes de l'extrême-droite dirigeront la France. Cela me hante. Il faut se poser la question du vote dès le 1er tour. La candidate de l’extrême-droite est plus forte qu'on ne l'imagine. (…) Il faut donner de la force au candidat qui pourra battre Marine Le Pen... Je n'ai pas pris ma décision facilement. La lutte contre l'extrême-droite est le combat prioritaire. Le vote efficace au 1er tour c'est le vote Macron", a déclaré l’ancien édile, qui ne renie pas son "amitié" pour Benoît Hamon mais qui juge son programme "dangereux car il ne rassemble pas la gauche et ne peut produire du vrai progrès social".

Après Delanoë, Bartolone, Le Foll, Sapin ou Le Drian ?

Ce ralliement pourrait par ailleurs en entraîner d’autres parmi les poids lourds du Parti socialiste. Alors que les vallsistes déçus de la primaire s’interrogent sur leur rôle au sein de cette campagne à l’heure où Benoît Hamon accorde régulièrement des responsabilités aux écologistes d’EELV, les ministres du gouvernement proches de François Hollande réfléchissent eux aussi. Stéphane Le Foll, Michel Sapin ou Jean-Yves Le Drian seraient notamment dans l’expectative. Le président de l’Assemblée nationale Claude Bartolone a lui aussi fait part de ses doutes envers Benoît Hamon. "On sent la morsure de l’extrême-droite sur la société. On ne peut pas laisser Marine Le Pen caracoler en tête au premier tour, au risque de la mettre en position favorable au second. On est tous ballottés par les événements", a-t-il déclaré mardi.

La gauche tentée par le vote utile d’Emmanuel Macron

Le vote utile, voilà le vrai danger pour Benoît Hamon. Ayant le plus grand mal à dépasser la barre des 15 % d’intentions de vote dans la plupart des sondages sur le premier tour, ce dernier doit faire face à la popularité sondagière d’Emmanuel Macron, qui pointe à 25 %, un petit point derrière Marine Le Pen, dans la dernière enquête Ifop/Fiducial pour Sud Radio. Alors que François Fillon est empêtré dans ses déboires judiciaires et la division de la droite, nombre de personnalités de gauche se disent en effet tentées de voter "utile" pour s’assurer un deuxième tour entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen. C’est par exemple la démarche assumée et expliquée par Daniel Cohn-Bendit dans une tribune récente au Monde.

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