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Benoît Hamon tacle Macron et ses nouveaux soutiens issus du PS

Par Benjamin Jeanjean

Alors que plusieurs personnalités de gauche ont décidé de soutenir Emmanuel Macron plutôt que Benoît Hamon, le candidat PS s’est longuement exprimé sur la "tentation" Macron.

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C’est une difficulté supplémentaire que doit affronter Benoît Hamon, déjà pas aidé par le bilan jugé négatif du quinquennat de la gauche et de François Hollande. Alors qu’il a remporté la primaire de la Belle Alliance Populaire au détriment notamment de l’aile réformiste du PS incarnée par ManuelValls, le député des Yvelines doit faire face au ralliement de plusieurs personnalités issues de ce courant à Emmanuel Macron, ancien ministre de l’Économie de François Hollande qui fait aujourd’hui cavalier seul dans cette campagne. Si ce dernier apparaît pour beaucoup comme le seul rempart capable de barrer la route de l’Elysée à Marine Le PenBenoît Hamon n’est pas de cet avis.

"Le vote Macron est un accélérateur du FN"

"Je m’inscris en faux contre cette analyse : je pense au contraire que, partout en Europe, ce sont les politiques libérales et dérégulatrices qui font monter le FN. Non seulement le vote Macron est inefficace pour faire baisser le FN, mais je pense même qu’il peut être un accélérateur. Qui ne voit pas le parallèle avec le face-à-face Clinton-Trump ? Il faut une ligne claire et un projet global et puissant pour battre le FN. Partout, l’indifférenciation gauche-droite fabrique des courants nationalistes à vocation majoritaire. Je ne me résous pas à cette issue tragique pour la France", a-t-il ainsi expliqué lors d’une longue interview au Monde.

"Delanoë ? J’y vois une forme de renoncement"

Également interrogé sur le ralliement de Bertrand Delanoë à Emmanuel MacronBenoît Hamon s’est montré très clair. "J’y vois une forme de renoncement. Jusqu’ici, j’ai fait sans eux. Maintenant, ils décident d’être contre moi. Je trouve surtout curieux pour des sociaux-démocrates de rallier un projet qui est tout sauf social, et de faire une croix sur l’acte démocratique qu’a constitué le vote du peuple de gauche en ma faveur à la primaire. En même temps, je préfère me réjouir d’avoir le soutien de l’actuelle maire de Paris, Anne Hidalgo, ou de plusieurs maires de grandes villes, comme celles de Rennes, Nantes ou Lille…", a-t-il taclé.

Tacle appuyé envers les ministres récalcitrants

Accusé par certains à gauche de privilégier les discussions avec les écologistes et Jean-Luc Mélenchon au lieu de rassembler son propre parti, Benoît Hamon met là aussi les nouveaux "frondeurs" face à leurs contradictions. "Mon rôle est de m’adresser à tout le monde ! Je dois convaincre à la fois les électeurs de Jean-Luc Mélenchon et les électeurs de gauche tentés par Emmanuel Macron. Ma centralité à gauche me met en situation de le faire. En fait, cette critique est un prétexte pour justifier de remettre en cause le serment de la primaire, c’est-à-dire de soutenir celui que les électeurs ont choisi. Et ils l’ont fait sur un projet. J’ai fait des gestes d’ouverture, et beaucoup de ceux qui ne me soutenaient pas hier travaillent à mes côtés. Alors, j’entends encore des ministres déclarer attendre des "preuves d’amour". Qu’est-ce que ça veut dire ? On demanderait à un candidat à la présidentielle de s’adresser moins aux Français et plus aux ministres ? Ce n’est pas à la hauteur d’une élection où le FN menace de faire main basse sur la République", a-t-il tonné.

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