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Benoît Hamon dénonce un gouvernement "profondément conservateur"

Par Jérémy Jeantet (avec AFP)

L'ancien candidat socialiste à l'élection présidentielle trouve que le gouvernement est "doux à l'égard des marchés financiers" et "dur vis-à-vis de millions de Français".

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Une semaine après avoir annoncé son départ du Parti socialiste, Benoît Hamon confirme son positionnement d'opposition au gouvernement actuel.

L'ancien candidat PS à l'élection présidentielle, invité de BFMTV ce dimanche, a estimé que "l'actuel gouvernement est profondément conservateur, quelle que soit l'image que veut en donner le président de la République".

Selon lui, il subsiste "un clivage droite-gauche, selon que l'on voie le monde avec la volonté de maintenir en place les logiques libérales, ou de résister, d'aspirer à davantage d'égalité". À ses yeux, "les premiers actes posés par ce gouvernement sont très parlants", comme "l'abandon de la taxe sur les transactions financières au niveau européen, qui aurait permis de financer le Fonds vert pour le climat" et de la "taxe sur les transactions financières au niveau français", qui va provoquer un manque à gagner fiscal.

"Le gouvernement est doux à l'égard des marchés financières, a dénoncé Benoît Hamon. Et, dans le même temps, dans un même souffle, il est dur vis-à-vis de millions de Français. Il va supprimer quatre des dix critères du compte pénibilité, il va augmenter la CSG qui va peser principalement sur les retraités, il reporte l'annulation de la taxe d'habitation. Il y a aussi le retour du jour de carence pour les fonctionnaires, le gel du point d'indice, un déséquilibre profond dans cette politique."

Benoît Hamon a aussi critiqué la nouvelle réforme du code du travail, par ordonnances. "Déjà la loi El Khomri va trop loin, on va encore plus loin sur les conditions de licenciement, la place du CDD par rapport au CDI, beaucoup trop loin sur les licenciements abusifs" avec la plafonnement des indemnités prud'homales, a-t-il jugé.

"Cela va évoluer sous la pression d'un certain nombre de grandes organisations patronales, grands lobbys libéraux qui plaident pour que le marché du travail soit plus déréglementé. Ni l'OCDE ni l'OIT ni la Banque mondiale ne disent que cette méthode est la bonne. Et on sait que, quand on dérèglemente le marché du travail, peut-être que le chômage baisse, mais au prix d'une augmentation de la pauvreté et de la précarité incroyable", a-t-il argumenté.

Interrogé sur une position paraissant moins batailleuse des syndicats, l'ex-candidat à l'Élysée a estimé que, "comme toujours en début de quinquennat, tous les syndicats cherchent à trouver leur point d'équilibre entre leur position et le nouveau pouvoir", mais aussi que les "syndicats, comme les partis politiques, sont affaiblis, souffrent d'un vrai déficit de légitimité".

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