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Alain Griset : Les défaillances de PME "ne sont pas plus nombreuses que d'habitude"

Alain Griset, ministre délégué auprès du ministre de l'Économie, des Finances et de la Relance, chargé des Petites et Moyennes Entreprises, était l’invité du “petit déjeuner politique” de Patrick Roger le 22 septembre 2020 sur Sud Radio, à retrouver du lundi au vendredi à 7h40.

Alain Griset interviewé par Patrick Roger sur Sud Radio le 22 septembre 2020 à 7h40.

Alain Griset : "la reprise a été globalement meilleure qu’envisagé"

La crise économique liée à la pandémie de Covid-19 devrait entraîner de nombreuses faillites et cessations d’activité dans les PME. Alain Griset, ministre délégué en charge des Petites et Moyennes Entreprises, déclare toutefois que "la reprise a été globalement meilleure qu’envisagé". "Il n’y a pas de défaillances beaucoup plus nombreuses, en chiffres, qu’on en a d’habitude."

"Il y a tous les ans à peu près 50.000 entreprises qui ferment" pour diverses raisons indépendantes de la pandémie, précise le ministre. "Notre objectif c’est qu’il n’y en ait pas beaucoup plus" souligne-t-il, bien que "pour l’instant, c’est difficile pour les entrepreneurs". Néanmoins, "il faut être prudent", surtout dans les annonces, car "on n’est pas au bout" de la pandémie.

 

"Tout ce que je peux simplifier, avec mes collègues, avec l’administration, on le fait, au maximum"

Pour certaines entreprises, les dispositifs de sauvegarde et d’aides mis en place par le gouvernement sont complexes. C’est la critique faite par la CPME ou encore le Medef. "Je pense que j’aurais dit pareil dans mes fonctions précédentes", concède celui qui a été le président de l’IU2P (Union des entreprises de proximité). Si certains dispositifs sont simples, "là où ça se complexifie, c’est quand on rentre dans des secteurs très particuliers" où les dispositifs sont pensés ad hoc. "C’est vrai que ça peut être un peu complexe." Toutefois, il annonce que "tout ce que je peux simplifier, avec mes collègues, avec l’administration, on le fait, au maximum. Le Premier ministre a réaffirmé sa volonté d'aller beaucoup plus loin dans la décomplexification" ajoute-t-il.

Le dispositif majeur pour la sauvegarde de l’emploi est le chômage partiel, qui a été prolongé "jusqu’à la fin de l’année pour les secteurs les plus en difficultés avec une prise en charge totale". Mais il y a également "l’APLD, l'activité partielle de longue durée, qui permettra "deux ans d’accompagnement".

 

Loyers commerciaux : "le niveau 2, qui permet d’obtenir jusqu’à 5.000 euros, va être simplifié et prolongé jusqu’au 31 décembre"

Les loyers commerciaux sont la principale charge des entreprises, surtout les plus petites, qui peuvent avoir du mal à payer du fait de la baisse d’activité. Alain Griset annonce avoir demandé aux préfets de regarder comment il pourrait y avoir des "médiations entre bailleurs et loueurs. Il y en a eu un certain nombre qui ont réussi, mais il y a encore beaucoup de cas qui ne sont pas satisfaisants".

Il rappelle également qu’il y a deux niveaux dans le fonds de solidarité : "niveau 1 : 1,7 million d’entrepreneurs en ont bénéficié, c’est 1.500 euros maximum. Et puis il y a un niveau 2 : pour l’instant, non pas 1,7 million mais 32.000 entreprises en ont bénéficié" pour un montant pouvant atteindre 5.000 euros voire 10.000 euros dans certains secteurs. "On peut faire mieux en termes d’accès". Ce niveau deux, qui permet d’obtenir "jusqu’à 5.000 euros", va être simplifié et prolongé "jusqu’au 31 décembre". Selon le ministre délégué, "ça peut résoudre en partie le paiement des loyers pour ceux qui sont en difficulté".

 

"Le confinement total est quelque chose qu’on n’imagine pas"

La situation de la Covid-19 empire en France, et la menace d’un reconfinement se fait de plus en plus réelle. Des obligations de fermeture tôt pour les bars et restaurants ont été annoncées dans de nombreuses villes de France. "Le confinement total est quelque chose qu’on n’imagine pas, tout d’abord pour les entreprises mais pour le pays on ne sait pas comment ça finirait, c’est catastrophique." assure Alain Griset.

Néanmoins, "il y a une augmentation de la propagation du virus", explique-t-il : "il faut travailler à la fois sur la sécurité sanitaire et à la fois pour que l’économie reprenne au mieux". "Je ne peux pas dire que je sois satisfait d’interdire tel ou tel d’exercer son activité." Pour autant, les mesures de fermetures sont une "mesure nécessaire pour éviter le développement du virus".

 

"Je ne suis pas un partisan de normes"

Le gouvernement a axé la fin du quinquennat d’Emmanuel Macron sur la transition écologique, ce qui devrait se traduire, entre autres, par de nouvelles normes. "Je ne suis pas un partisan de normes", souligne le ministre. Toutefois, il estime que "les petites entreprises sont intellectuellement favorables à améliorer la vie du quotidien".

 

Bridgestone : "au gouvernement il y a une détermination totale" pour sauver le site

La fermeture de l’usine de Bridgestone à Béthune inquiète pour l’impact local, en plus des plus de 800 emplois supprimés. "Permettez-moi d’avoir une pensée réelle et émue pour les hommes et les femmes qui travaillent dans cette entreprise, leurs familles et tout l’écosystème qui tourne autour." La fermeture "sera dramatique pour la ville, pour l’arrondissement".

Toutefois, il explique que "le gouvernement ne se résout pas à une fermeture aussi brutale". "Je peux vous dire qu’au gouvernement il y a une détermination totale pour essayer de trouver toutes les solutions imaginables permettant de sauver le site et accompagner les hommes et les femmes de ces territoires".

 


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