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Agnès Pannier-Runacher : 138.000 vaccinés en France : "on voit la montée en puissance de la vaccination française"

Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée à l'industrie, était l’invitée du “petit déjeuner politique” de Patrick Roger le 12 janvier 2021 sur Sud Radio, à retrouver du lundi au vendredi à 7h40.

Agnès Pannier-Runacher interviewée par Patrick Roger sur Sud Radio le 12 janvier 2021 à 7h40.

Agnès Pannier-Runacher : "L'Allemagne a très exactement son quota populationnel de doses de vaccin"

Une réunion sur la stratégie vaccinale s’est tenue à l’Élysée le 11 janvier 2021. Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée à l’Industrie, précise que la France continue "à avoir des livraisons de doses Pfizer à raison de 520.000 doses par semaine, et nous venons de réceptionner notre première livraison de doses Moderna à raison de 50.000 doses cette semaine". Cette première livraison est inférieure, en nombre, à Pfizer car "nous avons des commandes inférieures, en nombre", précise la ministre.

Certains observateurs soulignent que l’Allemagne aurait deux fois plus de doses que la France, ce que réfute Agnès Pannier-Runacher : "elle a très exactement son quota populationnel, c’est à dire 18% des doses commandées par l’Union européenne, là où nous nous en avons 15%". "Elle a 20% de plus de doses parce qu’elle a 20% de plus de population." Concernant "l'espèce de fantasme sur l'idée qu'il y aurait des doses cachées de l’Allemagne" que certains prétendent exister sur les réseaux sociaux, "je peux vous garantir qu’aujourd’hui l’Allemagne a sa part des contrats européens qu'elle a négociés avec nous".

 

"On voit la montée en puissance de la vaccination française"

La campagne vaccinale en France ne se fera pas sans une logistique complexe qui est en train de se déployer, bien que sur le terrain les acteurs estiment que c’est encore compliqué. "Je ne vais pas parler au nom d’Olivier Véran", explique la ministre déléguée à l’Industrie. Son travail consiste, explique-t-elle, à négocier et à réceptionner les doses. "Il y a ensuite un énorme travail qui est fait au niveau de la santé." "Je constate qu’il y a 138.000 personnes vaccinées hier soir, on voit la montée en puissance de la vaccination française, qui était d'ailleurs prévue souligne-t-elle, Olivier Véran avait indiqué une montée en puissance à partir du 4 janvier et nous avons accéléré."

La comparaison avec les Anglais, qui vaccinent à tour de bras, n’est pas faisable, explique Agnès Pannier-Runacher car "ils utilisent le vaccin AstraZeneca dans des conditions qui ne sont peut-être pas celles que nous souhaitons", le vaccin en question n’ayant pas encore eu d’autorisation de mise sur le marché et ne pouvant de fait pas être utilisé dans l’Union européenne. Une décision qui est "un enjeu de sécurisation et d’efficacité pour les Français", précise la ministre.

 

"Nous avons un potentiel supérieur à 3 doses par Français"

Le vaccin Sanofi semble en retard par rapport à ses concurrents : "il a toujours été prévu qu’il n’arrive pas avant le mois de juillet. Et il est sur une plateforme technologique différente de tous les vaccins qui sont aujourd’hui arrivés", notamment car il n’utilise pas la technologie ARN messager. "C’est le seul contrat que nous avons passé où il n’y a pas de tranche ferme", explique la ministre. Ce vaccin utilise une technologie "très éprouvée" et Sanofi est en mesure de "produire de très gros volumes". "C’est, pour l’Union européenne, une chance, parce que soit ça marche, et ils payent, soit ça ne marche pas, et on ne paiera rien." Sanofi a toutefois récemment annoncé que son vaccin sera prêt non pas en juillet 2021 mais "plutôt quatrième trimestre, donc un décalage" d’environ 3-4 mois.

"Aujourd’hui, nous avons réservé près de 225 millions de doses", déclare Agnès Pannier-Runacher, soit "un potentiel supérieur à trois doses par Français". Des doses qui seront livrées "si les vaccins obtiennent les autorisations de mise sur le marché" ; quant aux doses "sécurisées", elles sont 49 millions pour le vaccin Pfizer/BioNTech, auxquelles s’ajoutent près de 300 millions de doses sécurisées en plus par l’Union européenne toujours sur l'année 2021. "Ce qu’on est en train de vivre, c’est une prouesse technologique et industrielle incroyable : c’est-à-dire qu’en neuf mois, on est en train de livrer des millions de doses au niveau européen."

Les flacons de vaccins contiennent plusieurs doses et certains jugent qu’une partie de ces doses pourraient être perdues. "La bonne surprise qu’on a eue, et sincèrement c’était une surprise, c’est que BioNTech/Pfizer, au lieu de mettre la quantité pour 5 doses, a mis la quantité pour 6 doses et plus. Donc nous avons un bénéfice sur ça."
Concernant les pertes, qui sont toutefois habituelles pour ce type de conditionnement, "on avait pris un pied de pilote assez large, pour qu’il n’y ait pas de surpromesses", explique Agnès Pannier-Runacher. "On est aujourd’hui, semble-t-il, sur la base des premiers chiffres, il faut être très prudent, en-dessous de 10%."

 

"Nous sommes un des rares pays à ne pas être confinés par rapport à nos voisins, continuons comme ça"

Pour l'Industrie et l'Économie, faut-il éviter à tout prix un troisième confinement ? s'interroge Patrick Roger. Agnès Pannier-Runacher tient à rappeler que "l'Industrie est l'un des rares secteurs qui fonctionnent même pendant le confinement. Le sujet ne se pose pas sur l'Industrie mais sur les commerces et les artisans précise-t-elle et les résultats économiques du deuxième confinement ont été bien moins négatifs que le premier. On a appris des confinements et on a appris à essayer de maintenir un maximum l'activité économique et même sociale. Attention à ne pas activer les peurs estime la ministre, les chefs d'entreprises aujourd'hui ont besoin de confiance, ils sont en train de se relancer".

"L'Économie est main dans la main avec la Santé : si vous prenez une décision qui continue à faire circuler le virus, le risque est de bloquer tout. Et pour le moment, nous sommes un des rares pays à ne pas être confinés par rapport à nos voisins, continuons comme ça ! La première façon de faire en sorte de ne pas avoir de confinement, c'est respecter les gestes barrières !"

 

"70-80-90% de l'Industrie et des Services fonctionnent aujourd'hui"

La ministre déléguée à l'Industrie assure croire encore à la relance et au retour de la croissance. "Lorsqu'on fait le plan de relance, on a un nombre d'entreprises qui arrivent avec des projets qui nous ont débordés ! explique-t-elle. Pour elle, aucune raison s'oppose aux 6% de croissance prévus en France en 2021 : "il n'y a pas un ralentissement dans tous les secteurs. La Construction est repartie, l'Industrie est repartie. Il faut se garder de l'effet de loupe : bien sûr que les secteurs des discothèques ou de la restauration sont sinistrés, mais macroéconomoquement, ils sont loin de représenter l'essentiel des secteurs ! 70-80-90% de l'Industrie et des Services fonctionnent aujourd'hui tient-elle à souligner. Il faut que les entreprises continuent à repartir et à investir".

 

"Il n'est pas question de ralentir le rythme des réformes"

Concernant les réformes, Agnès Pannier-Runacher rappelle que "le gouvernement a toujours été très clair sur le fait qu'il n'était pas question de ralentir le rythme des réformes. Regardez le nombre de lois qui ont été passées ! Le plan de relance est en soi une réforme ; nous devons continuer à transformer notre pays pour le rendre plus résilient, plus fort".

Sur la réforme des retraites, "ce n'est pas une urgence reconnaît la ministre déléguée. L'urgence est le plan de relance, la lutte contre la crise sanitaire. Mais je ne crois pas que ça veut dire que ça doit ressortir complètement de l'agenda nuance-t-elle : tous les débats doivent être mis sur la table et nous devons nous donner les moyens s'il y a des opportunités de continuer à mener une réforme".

 

 

 

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