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À gauche, le ton monte entre les camps Hamon et Macron

Par Benjamin Jeanjean

Alors que Bertrand Delanoë a annoncé ce mercredi son intention de se tourner vers Emmanuel Macron plutôt que Benoît Hamon pour le premier tour de la présidentielle, la tension monte entre les deux camps, qui ne se ménagent plus.

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À moins de deux mois désormais du premier tour de l’élection présidentielle, on prend de moins en moins de gants à gauche pour attaquer ses adversaires. En meeting à Marseille mardi soir, Benoît Hamon s’est ainsi livré à une longue critique de la vision d’Emmanuel Macron, toujours au plus haut dans les sondages aux côtés de Marine Le Pen. "Qui peut croire que c’est le bon projet pour battre le Front national ? Qui peut croire que c’est le vote utile ? Pas utile aux enseignants. Pas utile à celui qui a travaillé dur. (…) Ce projet-là, ça n’est pas le vote utile contre le Front national. C’est au contraire le projet, en France comme ailleurs, qui peut accélérer la montée en puissance du Front national", a ainsi déclaré le candidat socialiste devant ses partisans, parlant d’Emmanuel Macron comme "le candidat chimère, tel que décrit par Homère : le lion devant, un dragon derrière, la chèvre au milieu".

Hamon attaque Macron et ironise sur "la grande transhumance" au PS

Et le ton ne risque pas de baisser dans les prochains jours du côté de l’équipe de campagne de Benoît Hamon, au vu des ralliements réguliers de personnalités et d’élus socialistes au candidat d’En marche!. Alors que Bertrand Delanoë a franchi le pas ce mercredi, Benoît Hamon avait ainsi moqué mardi soir "la grande transhumance" de ces personnalités qui "comme les oiseaux migrateurs, cherchent une place au chaud". Sur BFMTV, l’une des porte-paroles de Benoît HamonNaïma Charaï, a fermement critiqué la décision de Bertrand Delanoë. "Je suis déçue de cette prise de position, que je trouve même incompréhensible de la part d’un responsable de gauche qui soutient aujourd’hui un programme libéral qui n’a rien à envier à celui de François Fillon, notamment sur la suppression de postes de fonctionnaires", a-t-elle regretté.

Filippetti et "l’hypocrisie" de l’argument du vote utile contre le FN

Même son de cloche chez Aurélie Filippetti, fervente soutien de Benoît Hamon. L’ancienne ministre de la Culture parle ainsi de "trahison" de Bertrand Delanoë. "C’est aussi une grande hypocrisie d’utiliser l’argument du Front national pour dire qu’il y a un péril fasciste en France et que face au Front national, il faut voter Emmanuel Macron", s’est-elle indigné sur BFMTV avant de porter l’estocade contre une partie du Parti socialiste. "On voit bien que ce sont des gens qui sont amenés dans les mois qui viennent à ne plus être dans la vie politique active. Ils sont déconnectés de la réalité de la France et ne se rendent plus compte de ce que veulent les Français", a-t-elle assuré.

Richard Ferrand : "Benoît Hamon n’a jamais travaillé"

Face à un tel tir groupé, le camp Macron n’est, sans surprise, pas resté les bras croisés. Invité de l’émission Le Talk du Figaro, le secrétaire général d’En marche!Richard Ferrand, a déploré l’attitude de Benoît Hamon, qui "n’a jamais travaillé" selon lui, et pour qui les attaques contre Emmanuel Macron témoignent d’un "repli sectaire". "Benoît Hamon ferait mieux de défendre ses propositions. Dire du mal de la concurrence, ça ne fait pas gagner pour autant", a-t-il ajouté. Le député du Finistère a par ailleurs défendu le choix de Bertrand Delanoë, "une référence morale qui s’engage pour Emmanuel Macron en faisant passer son pays avant son parti".

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