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"Parlons Vrai chez Bourdin" : "Il n'y a pas de second couteau dans un procès terroriste !"

Le procès de l'attentat de Nice du 14 juillet 2016 s'ouvre lundi 5 septembre à Paris. Jean-Claude Hubler, Président et fondateur de l'association Life for Nice, et Philippe Soussi, avocat des parties civiles au procès de l'attentat de Nice, étaient les invités de Jean-Jacques Bourdin sur Sud Radio le 5 septembre dans "Parlons Vrai chez Bourdin".

Bourdin
"Parlons Vrai chez Bourdin" du lundi au vendredi de 10h30 à 12h30 sur Sud Radio et en podcast.

"Parlons Vrai chez Bourdin" : un peu plus de six ans après l'attaque meurtrière du camion conduit par Mohamed Lahouaiej Bouhlel dans la foule venue assister au feu d'artifice du 14 juillet sur la Promenade des Anglais, huit personnes sont jugées. L'attaque, qui avait fait 86 morts et plus de 450 blessés, a été revendiquée par le groupe État islamique. Dans le box des accusés, il n'y a ni co-auteur, ni complice. 

"Parlons Vrai chez Bourdin" : "Il n'y a pas de second couteau dans un procès terroriste !"

Philippe Soussi, avocat au barreau de Nice, représente 64 personnes physiques et l'association française des victimes du terrorisme. "La particularité de ce dossier, c'est l'absence de l'auteur principal et de qualification de complicité d'assassinat qui n'a pas été retenue, rappelle l'avocat. Mais à l'ouverture du procès, malgré cette situation, le moment de l'ouverture de ce procès n'en demeure pas moins important. Il y aura des zones d'ombre comme dans tous les procès, il faut l'accepter".

En l'absence de l'auteur de l'attentat, tué le soir-même, qu'attendent les familles de victimes de ce procès ? "C'est une frustration incontestable, reconnaît Philippe Soussi. C'est un travail de pédagogie qu'on a fait les uns et les autres : on ne peut rien attendre de ce point de vue, il fallait le dire avant le procès pour éviter de trop grandes frustrations". "Prenons ce qu'il y a dans ce procès pour comprendre ce qui s'est passé. Il n'est pas question de passer sous silence les présumées responsabilités des accusés". Philippe Soussi récuse totalement L'expression second couteau. "Il n'y a pas de second couteau dans un procès terroriste !"

"Le procès demeure un moment important. Pour les familles des victimes, pour la société de façon générale. C'est la réponse d'une société démocratique à la barbarie mais pour les parties civiles, c'est un moment essentiel dans le processus de reconstruction et de résilience". Certaines parties civiles vont témoigner, d'autres pas. "Il faut prendre tout ça avec beaucoup d'humilité, c'est ce qui leur fait le moins mal possible, estime Philippe Soussi. Certains ont besoin de témoigner et pour d'autres, c'est impossible. Les parties civiles doivent pouvoir s'approprier le procès pénal et essayer d'en tirer quelque chose".

"Il y a eu des vols ce soir-là sur les victimes"

Jean-Claude Hubler était sur la plage sous la Promenade des Anglais ce soir là et raconte : "J'ai vu le camion arriver, j'ai tout de suite compris que c'était un attentat. Je suis monté pour porter secours, j'ai appelé le 112. On a essayé de voir ce qu'on pouvait faire auprès de certaines victimes. J'ai tenu la main d'une dame jusqu'à ce qu'elle décède", se souvient-il. "Ces images reviennent en permanence. Ça revient plus souvent avec ces prochaines étapes, mais on n'oubliera pas". Il raconte avoir passé sa soirée à recouvrir les corps et à protéger des vols les victimes. "Il y a eu des vols ce soir-là sur les victimes".

Même si l'assassin n'est pas dans le box, huit accusés seront présents, les amis, les connaissances, les fournisseurs d'armes présumés. Aucun n'est jugé pour complicité mais ils seront là face aux victimes. "Le terroriste n'est plus là, il nous en manque un qui est en fuite et un autre s'est suicidé, précise Jean-Claude Hubler. Il faudra qu'ils écoutent les témoignages des victimes et assument ce qu'ils ont pu apporter comme soutien à ce terroriste". "Les secours ont mis du temps à arriver, vue la configuration de Nice", précise Jean-Claude Hubler. "Les CRS sont arrivés à 1h16".

Le procès servira-t-il aussi à répondre à certaines questions sur l'organisation des secours, sur pourquoi ce camion a pu pénétrer sur la Promenade des Anglais. "On n'aura pas de réponse sur le sujet, ce ne sera pas le lieu ni le moment d'en parler, précise Philippe Soussi. Il y aura 2 procès : celui d'aujourd'hui, qui est strictement borné sur l'association de malfaiteurs terroristes et l'infraction à législation sur les armes. On est sur 2 sujets différents même si humainement toutes les questions sont légitimes. Ce n'est pas rendre service aux victimes que de mélanger les deux sujets", affirme l'avocat.

 

 

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Retrouvez "Parlons Vrai chez Bourdin" du lundi au vendredi de 10h30 à 12h30 sur Sud Radio et en podcast.

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