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Syrie : les États-Unis haussent le ton et s’en prennent maintenant à la Russie

Par Benjamin Jeanjean

Alors que l’administration Trump affirmait encore récemment que le départ de Bachar el-Assad n’était plus une priorité, les images de l’attaque chimique de ce mardi ont visiblement changé la donne.

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Le point de non-retour a-t-il été atteint entre les États-Unis et le duo Syrie-Russie ? L’histoire se chargera de répondre mais force est de constater que l’attaque chimique qui a causé la mort de 86 personnes dont 30 enfants mardi à Khan Cheikhoun a bouleversé la donne diplomatique du conflit syrien. Plutôt ouvert à un dialogue avec la Russie et la Syrie pendant sa campagne électorale et les premiers jours de sa présidence, Donald Trump est sur le point de changer de point de vue, comme il l’a indiqué ce mercredi. "Cette attaque hier sur des enfants a eu un énorme impact sur moi. J'ai regardé cette chose horrible, et mon attitude envers la Syrie et Assad a beaucoup changé", a-t-il déclaré.

Trump très marqué, Nikky Haley interpelle la Russie à l’Onu

Ce changement était en tout cas palpable mercredi à New York, où la réunion du Conseil de sécurité de l’Onu a donné lieu à une intervention très remarquée de Nikky Haley, ambassadrice américaine aux Nations unies. Brandissant des photos des enfants tués lors de l’attaque, cette dernière a directement interpellé la Russie. "Regardez ces photos… On ne peut pas fermer nos yeux devant ces photos. Ce gaz, qui est tombé du ciel, était encore plus meurtrier, laissant des hommes, des femmes, des vieillards et des enfants, cherchant leur tout dernier souffle. La Russie ne peut pas échapper à ses responsabilités. Si elle avait rempli ses engagements, il n'y aurait plus une seule arme chimique à la disposition du régime. Elle doit maintenant mettre fin à ces atrocités. Combien d'enfants devront encore mourir avant que la Russie ne s'en soucie ?", a-t-elle dénoncé avant d’envoyer un avertissement à l’Onu. "Si les Nations unies échouent systématiquement à agir collectivement, il y a un moment où nous (Ndlr : les États-Unis) serons contraints d'agir nous-mêmes", a-t-elle prévenu.

Le précédent de 2013

Reste à savoir maintenant si cette sémantique sera suivie d’effet, alors que Nikky Haley elle-même indiquait la semaine dernière que le départ de Bachar el-Assad du pouvoir "n’était plus une priorité" pour les États-Unis. En 2013, après une première attaque chimique dévastatrice, Barack Obama avait été tout proche de déclencher des frappes aériennes contre Damas, le régime ayant alors franchi "une ligne rouge". Alors que la France était prête à se joindre à ces frappes, l’administration américaine avait finalement préféré une solution diplomatique qui devait priver le régime de son stock... d'armes chimiques. 

La Russie réplique et pointe des informations "erronées"

Pour rappel, la Russie a rapidement réagi mercredi par la voix de Maria Zakharova, porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères. "Sans faire d’effort pour comprendre ce qu’il s’est passé et en se basant totalement sur de fausses informations et de fausses histoires, les États-Unis, la France et le Royaume-Uni ont de nouveau fabriqué une proposition de résolution au Conseil de sécurité des Nations unies, une proposition de résolution qui a un caractère complètement anti-syrien et qui peut rendre la situation politico-militaire en Syrie encore plus intense. Je veux souligner que le texte proposé est catégoriquement inacceptable. C'est un retour en arrière, un retour en arrière critique qui anticipe les résultats des investigations et qui nomme le coupable dès le début", a-t-elle déclaré face à la presse.

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