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Sommet de Paris sur le climat : "Les chefs d’État sont des mauvais élèves"

Par Benjamin Jeanjean

Directeur exécutif de Green Cross France (ONG internationale à but environnemental), Nicolas Imbert était l’invité du journal de 18h sur Sud Radio ce mardi pour dresser un premier bilan de la conférence climatique mondiale qui s’est déroulée à Paris en ce début de semaine.

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Plusieurs milliers d’acteurs de la lutte contre le dérèglement climatique étaient réunies en ce début de semaine à Paris pour évoquer les moyens de mettre en œuvre les dispositions et orientations décidées au niveau mondial depuis la Cop21 de Paris en 2015. Un sommet plus que jamais capital selon Nicolas Imbert, directeur exécutif de l’ONG Green Cross France et invité du journal de 18h sur Sud Radio ce mardi.

"Ça n’avance pas à la bonne vitesse"

"Le sommet est une réussite par sa fréquentation : 4000 personnes accueillies ce matin par des manifestants réclamant la sortie des énergies fossiles, ce qui a donné directement le ton. Le président de la Banque Mondiale, Jim Yong Kim, a confirmé qu’on fait rencontrer à ce sommet des gens qui ne se rencontrent pas habituellement. Omar Bongo, le président gabonais, nous a rappelé que nous étions là car il y a urgence d’agir. Nous sommes des mauvais élèves. Les chefs d’État sont des mauvais élèves qui se rencontrent chaque année pour une conférence climat. Ça n’avance pas à la bonne vitesse alors que, chaque jour, la vulnérabilité de l’Afrique empire. Le Gabon a annoncé le déblocage de fonds pour la reforestation. Le président de la COP23 a préféré céder la parole à un jeune enfant des Fidji qui nous a rappelé l’urgence d’agir pour les îles et pour sa génération. La vraie questions, c’est que fait-on ? Arnold Schwarzenegger a souligné que si on doit agir maintenant, c’est avant tout pour notre santé et notre quotidien", déclare-t-il.

Pour ce militant de la cause environnementale, les discours doivent désormais laisser place aux actes, et notamment à la fin totale de la subvention des énergies polluantes. "Concrètement, Emmanuel Macron a fait preuve d’un fort leadership, mais on attend toujours les orientations et les annonces, notamment sur quatre directions. Avant de parler de nouveaux fonds, le fait de supprimer les subventions aux énergies fossiles : la France est particulièrement attendue sur ce sujet. La Banque Mondiale a confirmé que d’ici 2019, il n’y aurait plus d’énergies fossiles et fissiles subventionnées. Le besoin de résilience a été rappelé, et on attend avec impatience de voir quelles seront les orientations du marché carbone pour que le jeu économique favorise ceux qui font le choix de la transition énergétique. Ce qui ressort de tous les discours, c’est que du côté de l’énergie, les énergies renouvelables sont aujourd’hui économiquement moins chères que les énergies fossiles et nucléaires", assure-t-il.

"On attend la voix de l’Europe"

Alors que des pays comme le Qatar ou le Koweït se sont mis en première ligne de fonds souverains pour favoriser la transition énergétique, les Européens ont du mal à assumer le leadership sur ce sujet, selon Nicolas Humbert. "Aujourd’hui, les Émiratis sont ceux qui tirent un profit important du pétrole et des énergies fossiles, mais ce sont aussi eux qui ont la responsabilité d’enclencher la transition pour le monde d’après. Les lignes changent. On a vu une mobilisation très forte des régions et d’individus comme Richard Branson ou Michael Bloomberg présents pour témoigner et porter des engagements. En revanche, on attend la voix de l’Europe, particulièrement discrète, alors que plus que jamais le leadership français de la parole doit se transformer en action", réclame-t-il.

Réécoutez en podcast toute l’interview de Nicolas Humbert sur Sud Radio

 

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