single.php

L'Occident est-il à l'abri d'une guerre civile ?

Henri Guaino se demande aujourd'hui si l'Occident, de par son passif, est désormais préservé d'une guerre civile. L'histoire n'est-elle pas un éternel recommencement ?

Il y a des mots qui semblaient, ces dernières années, n'appartenir qu'à l'histoire ou à une actualité qui ne concernait l'Occident que d'assez loin. L'exemple le plus connu aujourd'hui est le mot "terrorisme" revenu de façon lancinante.

Il y a avait bien eu le terrorisme palestinien avec ces détournements d'avions, ces prises d'otages, le drame de Munich pendant les JO de 1972 ou encore la vague d'attentats des années 80 (qui avait fait dire à Charles Pasqua : "il faut terroriser les terroristes"), sans oublier l'attentat du vol de la Pan Am au-dessus de Lockerbie en 1988... Le terrorisme, à vrai dire, ne nous avait jamais quittés mais il ne faisait plus partie de la vie quotidienne des Occidentaux, surtout depuis que l'IRA irlandaise, en 2005 puis 2011, avait définitivement renoncé à la lutte armée. Sauf qu'il y a eu les attentats du 11 septembre 2001 et ceux de Madrid en mars 2004 qui ont marqué le début d'une nouvelle vague de terrorisme : le "terrorisme islamiste qui peu à peu s'est infiltré partout dans notre quotidien. Attentat à la kalachnikov, au couteau au camion ect... Le danger est partout, l'assassin peut surgir de nulle part. Désormais, nous vivons tout le temps et partout avec le terrorisme. Quand ce n'est pas à Paris, c'est à Nice, ou à Marseille, Berlin ou Londres. Dans les concerts, dans le métro, au café, dans les trains, au travail... On peut être frappé n'importe où, on vit avec le terrorisme comme on a vécu à certaines époque avec la guerre.

Sommes-nous en guerre ? D'une certaine façon, on peut le dire. Un courant fanatique qui a prospéré sur l'échec des nationalismes arabes et les fautes d'un Occident qui voulait imposer son modèle à tout le monde, nous a déclaré une guerre sans merci, même si elle n'a pas la forme d'une guerre classique et que beaucoup de responsables politiques ne veulent pas entendre parler du mot "guerre". La guerre chez nous, ça ne peut plus soi-disant nous arriver mais en vérité, tout peut nous arriver, y compris... la guerre civile. Les mots sont lâchés.

Ceux qui pensent que l'usage de ces deux mots n'est que manipulation ont tort. Au moment de la guerre d'Algérie, la France est passée de justesse au bord de la guerre civile et ce n'est pas si vieux. Rappelons-nous également que la guerre civile yougoslave ne s'est achevée qu'en 2001. La guerre civile, c'est l'objectif poursuivi par ceux qui arment ou qui excitent les fanatiques, sur fond de communautarisme exacerbé et de désarroi identitaire et moral. Cette menace doit être prise très au sérieux. 

Une chose est sûre, c'est lorsque l'on croit que les tragédies ne peuvent plus arriver qu'elles sont sur le point de se reproduire. "Jamais plus", criaient les rescapés de 1914/1918, on connaît la suite... 

>> L'intégralité de la chronique est disponible en podcast

 

L'info en continu
23H
22H
20H
19H
18H
17H
16H
14H
13H
12H
Revenir
au direct

À Suivre
/