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L'échec programmé du sommet de Davos

C’est aujourd’hui que le sommet de Davos commence. Selon moi, cette grand-messe annuelle des hommes les plus puissants de la planète commence sous de sombres auspices ! 

Sous de très sombres auspices. Parce que l’économie mondiale, parce que le capitalisme financiarisé qui est devenu le modèle dominant, génère des inégalités de plus en plus ahurissantes. Il y a deux rapports qui le soulignent. D’abord, le rapport d’une ONG, Oxfam, qui publie des chiffres spectaculaires. Pensez que 26 milliardaires ont entre leurs mains autant d’argent que la moitié la plus pauvre de la planète... Et puis, il y a un second rapport dont je vous recommande la lecture : le rapport de l’association altermondialiste Attac. Pensez que dans le cas de la France, les groupes les plus riches, les groupes du CAC 40 ont vu depuis 10 ans leurs impôts baisser de plus de 6%, alors que dans le même temps, leurs profits ont augmenté de plus de 9%, et les dividendes versés aux actionnaires de 44%.

Et de tous ces chiffres, on en tire un enseignement majeur. C’est que le capitalisme mondial s’est profondément transformé depuis 30 ans, et qu’il n’a plus rien à voir avec le capitalisme des Trente glorieuses. Il est devenu plus inégalitaire, beaucoup plus tyrannique. Je pense qu’il faut même avoir la lucidité de dire les choses avec encore plus de précision : depuis l’effondrement du Mur, le modèle de développement qui s’est imposé n’est pas soutenable sur le long terme. Il créé trop d’inégalités, il avantage trop la finance au détriment du travail. Pas soutenable, donc, pour des questions sociales – on le voit bien en France avec le mouvement des gilets jaunes- mais pas soutenables non plus pour des questions environnementales. 

Alors que faire ? Davos ne va rien proposer. C’est un Davos de crise qui commence. Sans Trump qui a trop à faire avec le shutdown. Sans Théresa May qui a trop à faire avec le Brexit. Sans Emmanuel Macron qui a trop à faire avec les gilets jaunes. Mais précisément, ces absences viennent souligner que le monde tourne décidément de travers. Car l’urgence, pour tous les grands pays, ce devrait être d’élaborer des stratégies coopératives pour réguler le capitalisme. Re-réguler le capitalisme. Or, au lieu de cela, on sent bien que c’est la loi du chacun pour soi qui l’emporte. Au risque que le monde devienne de plus en plus fou ; de plus en plus instable…

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