Plusieurs zones la région d’Unité, dans le nord du pays, ont été "classifiées comme étant en famine (...) ou courant le risque d'être en famine", a déclaré Isaiah Chol Aruai, président du Bureau national des statistiques, lors d’une déclaration à la presse. Le gouvernement s’est basé sur l'échelle IPC, le standard le plus utilisé pour classifier la sécurité alimentaire.
La menace planait sur le pays depuis plusieurs années. De multiples rapports indiquaient que des dizaines de milliers de Sud-soudanais pouvaient être en situation de "catastrophe/famine". Mais cette proportion de la population était trop faible pour déclarer une région en état de famine.
Au total, 100 000 Sud-soudanais souffriraient de famine, le plus haut niveau de l’échelle IPC qui comprend cinq échelons, selon l’Unicef, l'Organisation pour l'agriculture et l'alimentation (FAO) et le Programme alimentaire mondial (PAM).
#SoudanDuSud : l'état de famine localisée a été déclarée aujourd'hui. Venons en aide aux enfants ! ► https://t.co/E15Gjd2iUB pic.twitter.com/aRKUwwK3BB
— UNICEF France (@UNICEF_france) February 20, 2017
L'homme, principale cause de la famine
"Lorsqu'on déclare officiellement l'état de famine, cela veut dire que les gens ont déjà commencé à mourir de faim", ont indiqué ces trois organisations dans un communiqué commun. "Cette situation alimentaire est la pire depuis le début des combats il y a plus de trois ans".
"La population est constituée principalement de fermiers et la guerre a perturbé l'agriculture. Les gens ont perdu leur bétail, même leurs outils agricoles. Depuis des mois, les gens dépendent entièrement des plantes et des poissons qu'ils peuvent trouver", a expliqué Serge Tissot, représentant de la FAO au Soudan du Sud.
La région d’Unité est touchée par les combats depuis le début de la guerre civile en 2013. "La plus grande tragédie du rapport publié aujourd'hui... c'est que le problème a été causé par l'homme", a déploré Eugene Owusu, le coordinateur des affaires humanitaires de l'ONU pour le Soudan du Sud, qui a appelé "le gouvernement, les belligérants et tous les acteurs à soutenir les humanitaires et leur fournir l'accès nécessaire pour qu'ils puissent continuer à fournir les services vitaux à la survie de ceux qui sont dans le besoin".