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Hamas-Israël : "Il faut réinventer la tactique de négociation de la libération des otages"

Par Aurélie Giraud

Fragilisé, le Mossad va-t-il devoir laisser tomber les otages israéliens du Hamas ? Bruno Fuligni, haut fonctionnaire, écrivain, historien, maître de conférences à Sciences Po et auteur de “Atlas secret du renseignement” (Editions Gründ), était l'invité de Patrick Roger sur Sud Radio.

Israël
Attaque du Hamas contre Israël : plus de 200 personnes sont retenues en otage à Gaza. (AFP)

Au coeur de la guerre entre Israël et le Hamas, coup de projecteur sur le Mossad, service de renseignement israélien.

Hamas-Israël : "Des négociations sur les otages sont politiquement impossibles à assumer"

Des négociations sont-elles possibles entre Israël et les terroristes sur la question des otages ? "Il y a traditionnellement des négociations sur les otages, mais dans les circonstances présentes, c'est très difficile" explique Bruno Fuligni. "Et politiquement impossible à assumer". "Traditionnellement, il y a une prise d'otage ou un petit groupe d'otages en un lieu déterminé. Là ce sont des dizaines d'otages, sur un territoire qui échappe au contrôle, et qui sont peut-être disséminés ou gardés par des équipes différentes".

"On a assisté à des tentatives de libération, des femmes et des enfants, mais qui n'ont pas abouti. Et ce sont des médiations qui ne sont pas forcément souhaitées par le gouvernement israélien. Il faut réinventer la tactique habituelle de négociation de la libération des otages". Le sort des otages divise Israël. "Le statut des civils et des militaires n'est pas le même" souligne Bruno Fuligni. "Normalement, selon le 'protocole Hannibal' tout doit être tenté pour récupérer un militaire pris par l'ennemi, y compris en prenant des risques. Avec une polémique sur la mise en jeu ou pas de la vie du militaire".

"Le Hamas a développé un contre-espionnage"

L'attaque du Hamas souligne une forme de défaillance du Mossad. "Il y a eu une énorme faille, car personne n'a vu venir ni cette attaque, ni ce mode opératoire" reconnaît Bruno Fuligni. Il précise cependant que "le Mossad n'est pas le seul service de renseignement israélien. Comme toute démocratie, Israël a plusieurs services de renseignement". "Le Hamas à Gaza relève-t-il du renseignent intérieur, extérieur ou militaire ? Il y a un problème de compétence dans lequel a pu s'infiltrer le Hamas".

"La faille est peut-être aussi au niveau de la collecte d'information. On sait que le Hamas a développé un contre-espionnage qui fait qu'un certain nombre de sources humaines se sont tues". "Les services israéliens disposent de moyens technologiques importants, mais on sait depuis le 11 septembre que le renseignement technologique ne remplace pas le renseignement humain".

 

 

 

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