Étienne Girard, grand reporter et directeur-adjoint de la rédaction de L’Express, dévoile une note confidentielle, mettant en lumière la façon dont la Russie attaque la France au quotidien, la densité de ses actions d'espionnage.
Espionnage : une forme de naïveté
"Ce sont quatre services de renseignement qui cosignent cette note, dont la DGSE et la DGSI, explique-t-il. C’est assez vertigineux : ils écrivent que, partout où ils peuvent, les hommes de Poutine se déchaînent contre la France. Cela veut dire sous les mers, avec les câbles sous-marins, dans les airs, dans l’espace. Sans oublier un certain nombre de cyber-attaques, et l’espionnage dans les lieux de pouvoir, du recrutement de sources, des vols de documents, d’ordinateurs, avec une certaine naïveté."
Emmanuel Macron évoquait la menace existentielle que constitue la Russie. "Selon ce document, la Russie veut harceler les institutions françaises, et empêcher la vie quotidienne des Français de fonctionner normalement. Couper le courant, les connexions Internet… Nous nous sommes procurés cette note car elle a été rédigée uniquement à destination des ministres. L’Élysée et Matignon se sont rendus compte que dans la vie politique, on ne se rend pas assez compte de ce qu’est la menace russe. Il y a une forme d’insouciance et de naïveté."
.@girard_etienne (@LEXPRESS) : "Chez les ministres, dans la vie politique, on ne se rend pas assez compte de ce qu’est réellement la menace russe. Il y a encore une certaine naïveté et une forme d’insouciance" #GrandMatin https://t.co/wNCHEizRsn pic.twitter.com/syE3MACTyp
— Sud Radio (@SudRadio) May 14, 2025
"Ils veulent voler nos technologies"
"La DGSI briefe les nouveaux ministres, les nouveaux collaborateurs : 'vous êtes devenus une cible. Quand on vous sollicite, derrière, il y a possiblement une tentative d’espionnage. Méfiez-vous de tout le monde.'" Néanmoins, "l’idée n’est pas forcément de devenir parano, mais d’avoir une certaine méfiance, estime Étienne Girard, grand reporter et directeur-adjoint de la rédaction de L’Express. De savoir que l’on peut être instrumentalisé pour nuire à son propre pays."
Enfin, on trouve également des attaques contre de grandes écoles, plus rares : "à Polytechnique, contre des laboratoires du CNRS… Ils veulent voler nos technologies. Ils font feu de tout bois, d’autres centres de recherche sont ciblés. Si cela marche une fois sur trente, cela suffit. Ils ont tenté de voler de précieuses informations sur les canons Caesar, réussi à pirater le fabricant, qui nous a assuré qu’ils n’avaient pas réussi à pirater des informations stratégiques."
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