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Erdogan, UE, Hollande… L’attaque chimique en Syrie fait parler, l’Onu interpellée

Par Benjamin Jeanjean

Alors qu’une attaque au gaz toxique a fait des dizaines de morts ce mardi en Syrie, les réactions diplomatiques indignées se succèdent cet après-midi. Paris demande une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’Onu.

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Nouveau drame en Syrie. Un de plus dans une guerre qui dure depuis plus de six ans maintenant et qui a déjà causé plusieurs centaines de milliers de morts. Ce mardi, c’est la localité de Khan Cheikhoun, dans la province d'Idleb, qui a été frappée d’une manière particulièrement cruelle puisque l’Observatoire Syrien des Droits de l’Homme annonce qu’au moins 58 personnes ont péri suite à une attaque au gaz toxique, dont on ignore encore les commanditaires. Cette attaque a sans surprise été condamnée par l’ensemble de la communauté internationale.

L’opposition syrienne et l’UE accusent le régime de Bachar el-Assad

Selon l’opposition syrienne, cette attaque remet clairement en cause le processus de paix. "Ce crime remet en cause l'ensemble du processus de paix (...) Si l'Onu est incapable d'empêcher le régime de commettre de tels crimes, comment faire réussir un processus politique en vue d'une transition ?", a déclaré à l’AFP Mohammad Sabra, qui a représenté l'opposition au dernier round de négociations à Genève fin mars. Mettant directement en cause le régime de Bachar el-Assad dans cette attaque, Mohammad Sabra regrette que "les Nations unies [soient] incapables de faire respecter leurs résolutions, notamment la résolution 2118 relative à l'utilisation d'armes chimiques".

La Turquie craint pour le processus de paix, la Russie dément tout raid aérien

Opposant traditionnel au régime syrien, Recep Tayyip Erdogan a lui aussi évoqué l’avenir du processus de paix. Dans un entretien téléphonique avec son homologue russe Vladimir Poutine, le président turc a indiqué que "ce type d'attaques inhumaines étaient inacceptables et qu’elles pouvaient risquer de gâcher tous les efforts fournis dans le cadre du processus d'Astana", selon des responsables au sein de la présidence turque. La Russie, justement, assure ne pas être à l’origine de cette attaque. "Les avions de l'armée de l'air russe n'ont mené aucune frappe dans la zone de la localité de Khan Cheikhoun", assure le ministère russe de la Défense dans un communiqué. 

Jean-Marc Ayrault demande une réunion d’urgence du Conseil de sécurité à l’Onu

Du côté européen, la chef de la diplomatie de l’UE, Federica Mogherini, a directement mis en cause le régime de Bachar el-Assad. "Aujourd'hui, les nouvelles sont horribles. Évidemment, la principale responsabilité repose sur le régime", a-t-elle déclaré à des médias internationaux, en marge d'une conférence internationale à Bruxelles sur la reconstruction de... la Syrie. De son côté, la France a réagi par la voix de Jean-Marc Ayrault, ministre des Affaires étrangères. Après avoir exprimé sa solidarité avec les victimes, le chef de la diplomatie française a indiqué dans un communiqué avoir "demandé la convocation d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité".

Dans l'après-midi, l'Elysée a officiellement réagi par le biais d'un communiqué dénonçant le régime syrien et ses alliés. "Le président de la République dénonce avec indignation l’attaque aérienne à l’arme chimique perpétrée ce matin vers 7 heures à Khan Cheikhoun, une ville du nord-ouest de la Syrie tenue par les rebelles. (...) Une fois encore, le régime syrien va nier l’évidence de sa responsabilité dans ce massacre. Comme en 2013, Bachar al Assad compte sur la complicité de ses alliés pour bénéficier d’une impunité intolérable. Ceux qui soutiennent ce régime peuvent une nouvelle fois mesurer l’ampleur de leur responsabilité politique, stratégique et morale", indique ce ommuniqué.

Le pape dénonce "un massacre inacceptable"

Dans son audience hebdomadaire, le pape est revenu sur l'attaque chimique qui a fait des dizaines de morts. "Nous assistons atterrés aux derniers événements en Syrie", a déclaré le pape avant de dénoncer "fermement le massacre inacceptable survenu hier dans la province d'Idleb, où ont été tuées des dizaines de personnes sans défense, parmi lesquelles tant d'enfants". L'ONU a également réagi, par la voix de son secrétaire général, lors d'une conférence internationale sur la Syrie à Bruxelles. Antonio Guterres a déploré que des "des crimes de guerres continuent" d'être commis en Syrie, jugeant "horrible" l'attaque "chimique" de la veille.

(Avec AFP)

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