Lors d’une visite surprise dans un commissariat parisien, la nuit du 27 au 28 juillet 2020, le président de la République Emmanuel Macron a annoncé diverses mesures budgétaires en faveur des policiers. Parmi celles-ci, 10 millions d’euros seront dévolus à la revalorisation des heures de nuit des policiers de la BAC et plusieurs dizaines de millions au renouvellement de l’équipement.
Pour Rocco Contento, secrétaire départemental du syndicat Unité SGP-Police à Paris, "c’est une bonne nouvelle". Il rappelle que "le statut de travailleur de nuit, tel qu’il est défini, c’était une proposition d’Unité SGP-Police qui datait de 2015". Avant cette date, "le policier de nuit n’était pas identifié".
"Travailler la nuit c’est plus compliqué que le jour"
La demande du syndicat, cette identification des policiers de nuit, était nécessaire pour Rocco Contento car "travailler la nuit, c’est plus compliqué que le jour". "Il y a des contingences particulières", souligne le syndicaliste, comme au niveau de l’alimentation ou du sommeil, qui ont des répercussions sur la santé. "Un policier de nuit est sujet au cancer à plus de 30% par rapport à un collègue de jour." C’est pour ces raisons que le syndicat a demandé un "statut spécifique".
Si les heures de nuit sont, chez les policiers, déjà indemnisées, cette indemnisation est très faible : "elles sont indemnisées à 97 centimes d’euro, chez nous". Un "taux d’indemnisation complètement ridicule" pour le policier.
"On roule beaucoup dans les poubelles"
Concernant le volet financier dans son ensemble, "il était sur la table depuis 2015", souligne Rocco Contento. "On avait un contenant mais pas de contenu." Avec les annonces d’Emmanuel Macron, le contenu est là : "10 millions d’euros seront dévolus à l’indemnité spécifique de nuit", tandis que les autres mesures "nous allons les négocier en bilatérale avec le ministre de l’Intérieur".
Les 75 millions d’euros annoncés par Emmanuel Macron serviront, entre autres, a acheter "des véhicules neufs". "Vous avez plus de 10.000 véhicules, sur le territoire national, de policiers qui sont pratiquement en voie de réforme", soit bons pour la casse. "Il n’est pas rare d’avoir des véhicules avec 200.000 kilomètres au compteur."
La situation est telle que "les collègues ne les remisent pas au garage central", car les véhicules risquent d’être immobilisés sans possibilité de remplacement. "On roule beaucoup dans les poubelles."
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