"L’enjeu est trop grave"
Cela fait 4 semaines que Marion Barrault-Clergue, secrétaire générale du Conseil de l’Ordre des avocats de Toulouse, est mobilisée. Elle laisse de côté ses dossiers pour mener cette grève inédite dans la profession. "C’est pas de salaire, pas de revenus, pas de factures, c’est une mise en péril aujourd’hui des cabinets" explique-t-elle. Une mise en péril que l’avocate justifie simplement : "on le fait parce qu’aujourd’hui l’enjeu est trop grave".
L’ampleur de la grève est historique : l’intégralité des 164 barreaux de France dénoncent cette réforme des retraites. "L’augmentation des cotisations qui nous est annoncée, c’est-à-dire un doublement, ça va concerner essentiellement les avocats qui gagnent 'le moins bien leur vie'". Pour Marion Barrault-Clergue, il s’agit des cabinets "que vous allez voir quand vous avez un problème" et qui risquent de fermer.
À terme, selon la secrétaire générale, c’est l’accès à la justice pour tous qui est mise en péril. "Il restera des gros cabinets qui factureront beaucoup plus cher et vous aurez toute une partie de la population qui n’aura plus accès à un avocat".
"Il est grandement temps qu’on nous entende"
La grève se poursuit malgré les perturbations qu’elle entraîne au sein des tribunaux. "Nous avons pris la mesure de nos responsabilités", explique l’avocate.
"Si vous avez, de manière historique, 164 barreaux en France mobilisés en même temps sur une période aussi longue c’est que oui, il est grandement temps qu’on nous entende et qu’on réagisse. On se bat aujourd’hui pour une survie du service public de la justice pour tous".