C’est un procès historique qui va s’ouvrir : le cimentier Lafarge est jugé pour financement du terrorisme en Syrie. Mais l’état a-t-il une part de responsabilité ?
Procès Lafarge : des zones d'ombres
Les anciens cadrent répondent du fait d’avoir poursuivi l’activité en 2010 pendant la guerre civile. Des millions d’euros auraient fini entre les mains des terroristes islamistes. "Il y a beaucoup de zones d’ombre dans ce dossier depuis des années, estime Philippe Hardouin, ex-directeur de la communication de Lafarge et auteur de "L'Affaire Lafarge en Syrie" (Cherche Midi), au micro de Patrick Roger sur l’antenne de Sud Radio. Cette usine était au cœur d’une région tenue par les kurdes, principaux alliés de l’Europe et de la France pour lutter contre Bachar El Assad."
"Des liens très forts se sont noués entre quelques personnes au sein de cette cimenterie, et au niveau du siège à Paris avec le directeur de la sécurité, ancien des forces spéciales, avec la DGSE et la DGSI. Par ailleurs, l’homme clé de cette affaire ne sera pas là. Il n’a jamais été entendu par la justice. Le partenaire de Lafarge avec la Syrie, celui en charge d’organiser toutes les relations avec l’environnement. Un homme d’une famille très proche de Bachar el Assad, devenu un opposant farouche. Il est à Dubaï et entretient des liens avec l’agent de la DGSE sur place."
Lafarge jugé pour financement du terrorisme : "Il y a beaucoup de zones d'ombre. L'homme le plus important du dossier n'a jamais été entendu" indique Philippe Hardouin, auteur de "L"affaire Lafarge en Syrie" #GrandMatinhttps://t.co/kKsKm5TfZG pic.twitter.com/oYEkm5MWRN
— Sud Radio (@SudRadio) November 4, 2025
Des liens très forts avec le renseignement
"Il y a eu des négociations entre le juge français et cet homme. Il a proposé de se faire entendre à Dubaï à l’ambassade de France, de faire une Visio. Finalement, le juge n’a pas voulu. Le seul en mesure de dire si des versements ont été faits à Daesh, cité plus de 500 fois dans le dossier, n’a jamais été entendu", rappelle Philippe Hardouin, ex-directeur de la communication de Lafarge et auteur de "L'Affaire Lafarge en Syrie" (Cherche Midi), sur l’antenne de Sud Radio
"Le dirigeant de Lafarge, entreprise française devenue suisse depuis, n’a pas non plus pu rencontrer le juge d’instruction. Il a pris le dossier au moment où l’on commençait à voir qu’il y avait des liens très forts avec les services français. Le juge n’a jamais voulu le rencontrer." Le procès qui s’ouvre le 4 novembre devrait durer jusqu’au 16 décembre prochain.
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