Reportage Sud Radio de Lionel Maillet
Certains comme Christophe dans sa villa n’en voient plus le bout: "On ramasse encore de la boue. On a beau nettoyer, nettoyer, nettoyer..." En face le jardin de ce retraité n’est plus qu’un cimetière d’appareils électroménager. "On attend l'expert, donc on ne peut rien jeter: c'est la galère, l'expert met du temps à passer. Par contre beaucoup de solidarité; on est vivants, tout va bien".
"20 ans de travail perdus"
Cinq grosses inondations en moins de 10 ans. Et peut-être celle de trop pour ce chauffagiste l’un des 62 entrepreneurs sinistrés de Roquebrune-sur-Argens. "20 ans de travail perdus ! ça chiffre beaucoup trop pour moi, la perte de tout ça. Je ne sais pas comment les assurances vont prendre ça en charge. J'y crois pas trop, j'ai tendance à baisser les bras."
Chaussures volées
Dans cette commune de 14.000 habitants un temps transformée en île, certaines maisons ne sont plus habitables. Prés d’une trentaine de familles ont fait des demandes de relogement: "Nous on dort chez nous depuis le début, j'ai la chambre au premier étage. Je ne veux pas laisser la maison toute seule, il y a beaucoup de pillages." Et de s'indigner:
"Les chaussures qui nous servaient pour travailler ont été volées. C'était la seule chose qui nous restait. C'est impensable !"
À Roquebrune le lit de l’Argens sera bientôt élargi: c’est l’un des 70 projets prévus de longue date pour améliorer l'écoulement des eaux sur tout le bassin versant.
"J'attend les assurances depuis dimanche, je sais qu'ils sont débordés mais ça prend du temps. On laisse tout comme ça, on est obligé pour qu'ils voient l'ampleur des choses, qu'ils nous prennent pas pour des voleurs. Ils sont forts à encaisser les sous, mais pour les relâcher c'est autre chose" - Roquebrune-sur-Argens qui a été un temps transformée en île coupée du monde, une soixantaine d’entrepreneurs sont sinistrés. Medhi, carrossier, commence à trouver le temps long en attendant les experts.