Au 66 rue d’Aubagne, Laurent vit juste en face des immeubles effondrés. Ou plutôt, vivait, car depuis, avec sa femme, ils ont été relogés à l’hôtel.
"Je n’étais pas présent lors de l’écroulement. Je suis arrivé un quart d’heure après. On a pu passer une fois chez nous, 10 minutes, le mardi soir. On a juste pris quelques habits, quelques papiers. Là, on est encore à l’hôtel jusqu’à mardi et après, c’est reconduit au jour le jour."
Son immeuble n’avait pas de souci particulier, mais il doute de pouvoir retourner vivre à Noailles.
"Tous les immeubles de la rue d’Aubagne se soutiennent. Ça va être un effet domino, je ne vois pas pourquoi les autres ne seraient pas détruits." À une rue de là, le salon de coiffure de Sébastien, comme de nombreux commerçants subit le principe de précaution. On l’oblige à fermer le rideau.
"L’immeuble qui est à côté de mon commerce risque de s’effondrer. Aujourd’hui, j’ai 8 salariés qui vont être mis au chômage. J’ai mon crédit, j’ai des loyers à payer et je vais me retrouver moi-même à la rue."
Pendant ce temps, la solidarité continue. Sabrina et son mari viennent déposer des vêtements à la mairie du 1er arrondissement. "On s’est dit que ce serait bien de leur amener des gros manteaux d’hiver, des chaussures. Surtout pour les enfants. On se sent concernés parce que tous les immeubles sont comme ça. On paye des taxes d’habitation, on paye tout ce qu’il faut payer. Il y a de quoi se révolter."
359 personnes vivent encore à l’hôtel. Plusieurs bâtiments sont en cours d’expertise pour savoir qui pourra, ou non, rentrer chez soi.
Un reportage de Lionel Maillet pour Sud Radio