Deux jours après la mort de Romain, la colère et l’incompréhension ne cessent de monter chez ses proches. Le jeune homme de 26 ans est décédé mardi, tué par un policier, après avoir refusé de se soumettre à un contrôle routier. Suite à ce refus, une course-poursuite s’était engagée entre les deux hommes. Romain s’est alors retrouvé bloqué rue Condorcet, dans le IXe arrondissement de Paris, et aurait décidé de faire marche arrière. Dans l’action, il aurait percuté le deux-roues sur lequel se trouvait le policier. Ce dernier aurait donc ouvert le feu, touchant Romain au thorax, qui décédera sur place quelques minutes plus tard.
À Draveil, dans la cité des Bergeries en Essonne, là ou le jeune homme a grandi, l’émotion est toujours très vive. Beaucoup ne comprennent pas qu’une telle chose puisse arriver : "On se croirait aux États-Unis ! On ne tire pas sur les gens comme ça, c’est n’importe quoi" témoigne un jeune du quartier. Même son de cloche chez Omar, un ami d’enfance de Romain qui refuse que la mort de celui qu’il connaît et côtoie depuis une vingtaine d’années, soit impunie : "C’est grave ce qui s’est passé. Il faut que justice soit rendue".
Pour l’instant, le quartier est très calme en dépit de la colère qui gronde, mais les policiers veillent au grain : ils craignent des débordements.
Le policier de 23 ans qui a tiré sur Romain est de son côté placé sous contrôle judiciaire avec interdiction d’exercer sa fonction de gardien de la paix. Il a également été mis en examen pour "violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner par personne dépositaire de l’autorité publique". Cette qualification des faits étant un crime, cela relèvera de la cour d’assises.
Propos recueillis par Clément Bargain.