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À Gradignan, "n'importe qui peut venir foutre une bombe au pied d’un mirador !"

Par Benjamin Jeanjean

Reportage Sud Radio. À la maison d’arrêt de Gradignan (Gironde), la tension était extrême ce matin entre surveillants de prison en colère et forces de l’ordre. Le tout sur fond de revendications de plus en plus marquées de la part du personnel pénitentiaire.

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"Affrontements entre forces de l'ordre, voilà où en est la France ! C’est scandaleux !". "CRS, avec nous !". Ce lundi matin devant la maison d’arrêt de Gradignan (Gironde), la tension était à son comble entre surveillants de prison et CRS, ces derniers devant même charger les manifestants pour tenter de rétablir l’ordre. Alors que le mouvement social des personnels pénitentiaires ne perd pas de sa vigueur, loin de là, les gardiens des centres de détention déplorent ces tensions. "Petit coup de gazeuse pour les surveillants, de la part de mon patron, l’État, pour qui je travaille depuis deux ans et pour qui j’ai perdu une épaule et la moitié d’une oreille… Voilà, c’est comme ça. Je n’ai même pas encore 30 ans", se désole Olivier au micro de Sud Radio, lui qui a été agressé l’an dernier par un détenu et aujourd’hui par... un CRS.

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Les surveillants de Gradignan sont aujourd’hui très en colère et réclament de toute urgence plus de moyens pour assurer leur sécurité au quotidien, comme l'explique ce délégué UFAP-UNSA, particulièrement remonté. "Ici à Gradignan, et dans d’autres taules de France, on n’a aucun moyen pour la sécurité ! Des caméras qui ne fonctionnent pas, des éclairages qui ne fonctionnent pas… N’importe qui peut venir foutre une bombe au pied d’un mirador ! On n’a pas de gilet pare-balles, on est des clochards ! Aujourd’hui, on a besoin de moyens et pas d’audits ! Des audits on en a eu plein ! On veut du matériel ! Les agents sont sur la coursive, ça ne les empêche pas de prendre un coup de couteau ! Il n’y a pas si longtemps, un collègue a failli y rester ici, avec un coup de lame de rasoir. Il y en a marre ! Aujourd’hui, on veut des moyens, et tout de suite ! Si ça doit durer un ou deux mois, ça durera ! Nous on n’a pas de problème avec ça...", s’emporte-t-il.

Affrontements entre surveillants de prison et CRS à Gradignan (©Christophe Bernard - Sud Radio).JPG

Christophe, ancien détenu : "Quand j’étais ici, moi je rasais les murs"

Il faut dire que la maison d’arrêt de Gradignan est parfois le théâtre de sérieuses scènes de violences, comme l'explique Christophe, un ancien détenu. "Quand j’étais ici, moi je rasais les murs… Certaines personnes vous sautent dessus pour le moindre regard ! Certains détenus sont vraiment des personnes très dures, ce ne sont pas des petits détenus qui font six mois… Beaucoup de surveillants sont certes très durs, mais ce n’est pas une raison pour s’en prendre à eux. Je ne comprends pas qu’on s’en prennent à des gens qui font leur travail. On devrait faire des quartiers spécialement pour eux, les mettre à part", préconise-t-il.

Un reportage de Christophe Bernard

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