Nouveau coup de théâtre dans l'une des plus grandes énigmes judiciaires que le pays ait connu. Si l'on en croit nos confrères de LCI, trois personnes ont été interpellées puis placées en garde à vue ce mercredi par les gendarmes de la section de recherche de Dijon dans le cadre de l'enquête sur la mort du petit Gregory, ce petit garçon retrouvé ligoté et noyé dans la rivière la Vologne (Vosges), en 1984.
Une source proche du dossier précise qu'il s'agit de trois membres de la famille Villemin, l'oncle de Jean-Marie Villemin, le père du petit Grégory, et sa femme, ainsi qu'une belle-sœur de Jean-Marie Villemin, Ginette Villemin. La grand-mère de la famille Villemin et son ami ont également été entendus en audition libre, selon cette même source, parce que leur état de santé ne permettait pas la mise en garde à vue.
Selon une information relayée par le quotidien l'Est républicain, l'oncle et la tante, septuagénaires, ont été arrêtés dans le village d'Aumontzey et la belle-sœur à Arches, dans les Vosges, pour des faits de "complicité d’assassinat, non-dénonciation de crime, non-assistance à personne en danger et abstention volontaire d’empêcher un crime".
L'enquête sur ce meurtre jamais élucidé avait été rouverte en 2008 à la demande de Me Thierry Moser, l'avocat des parents Villemin qui souhaitent que toute la lumière soit faite sur ce tragique fait divers connu de tous.
Dans cette spectaculaire affaire, Bernard Laroche, un cousin de Jean-Marie Villemin, avait d'abord été soupçonné, inculpé d'assassinat et même un temps incarcéré avant d'être remis en liberté le 4 février 1985. Convaincu de sa culpabilité, Jean-Marie Villemin l'a abattu d'un coup de fusil de chasse. Il sera condamné, pour ce meurtre, à 4 ans de prison en 1993.
En juillet 1985, le juge Jean-Michel Lambert opère un spectaculaire revirement et porte ses soupçons vers la mère du petit Grégory, Christine Villemin, qui sera totalement innocentée en 1993 au terme d'un non-lieu retentissant pour "absence totale de charges", formule inédite aux accents d'excuse et d'aveu d'erreur judiciaire.
L'affaire a été rouverte en 1999, puis en 2008, pour tenter de confondre d'hypothétiques traces d'ADN sur les scellés. Certains mélanges génétiques ont pu être isolés et étaient en cours de comparaison avec les prélèvements de 280 personnes figurant dans le dossier.