Myriam habite rue Corbillon. Trois ans après l’assaut, elle reste traumatisée : "C’est comme si c’était hier. Ça nous rappelle les horreurs. Des blessés, des morts… C’est cauchemardesque."
Hamid et Zina vivent dans l’immeuble voisin. Cette nuit du 18 novembre 2015, ils ne pourront jamais l’oublier. "On a tout vécu et survécu. On n’oublie pas facilement les gémissements de ceux qui sont morts à l’intérieur. C’est un bruit effrayant. On avait le pointeur rouge des tireurs d’élite de la police qui passait par notre fenêtre."
Pour eux, habiter dans cette rue est difficilement supportable : "On est insultés. ‘L’immeuble de la poubelle’. Corbillon, c’est pourri. On nous a mêlés un peu aux terroristes."
"Tous les présidents du monde ont prononcé le nom de cette rue. Même M. Obama."
"Il y a une énergie qui est très lourde ici."
La misère s’est installée rue Corbillon, au grand dam de Houcine, qui vit ici depuis plus de 10 ans : "La route est devenue morte. Le commerce est vraiment dégradé, tout est fermé. L’immeuble où s’est passé l’attentat est vide. L’État a tout fermé."
Trois ans après l’assaut, les riverains n’attendent qu’une chose, tourner la page et faire revivre cette rue Corbillon.
Reportage de Clément Bargain pour Sud Radio