Retranscription des premières minutes :
- « Le Grand Matin Sud Radio, 7h10, Maxime Liedot. » « Et à 7h42, Sud Radio vous explique avec un ténor du barreau. Bonjour Maître Pierre-Olivier Sûr. » « Bonjour. » « Merci beaucoup d'être avec nous ce matin. Vous êtes avocat pénaliste, vous avez été bâtonnier du barreau de Paris de 2014 à 2015 et bâtonnier doyen de l'ordre désormais.
- Comment vous avez réagi quand vous avez appris la condamnation de l'ancien président de la République, Nicolas Sarkozy ? Comment vous la qualifiez, cette décision ? Elle est choquante, la justice ne sait plus ce qu'elle fait, elle est interpellante. » « Écoutez, ce matin, je crois qu'on est tous un peu groguis. Et nous, praticiens du pénal, qui connaissons le quotidien des prisons, nous sommes là pour vous dire que la prison, c'est un châtiment corporel, que c'est quelque chose qui n'est pas proportionné à ce qu'on peut reprocher et la condamnation qu'on peut prendre à l'encontre d'un ancien président de la République française.
- D'ailleurs, dans les grandes démocraties occidentales et européennes en particulier, jamais on n'a envoyé un ancien président au Premier ministre en prison.
- Il y a juste, semble-t-il, dans les recherches que j'ai faites hier soir, un ancien Premier ministre portugais, dont on a oublié le nom, il s'appelait Socrates.
- Voilà, donc c'est quelque chose qui est très choquant et qui pose des questions, beaucoup de questions.
- Lesquelles ? Et qu'est-ce que ça veut dire par rapport à l'état de la justice en France ? Beaucoup de commentateurs, qu'ils soient politiques ou journalistes, je prends les mots par exemple de Marine Le Pen, qui affirme que certains juges ont un tableau de chasse, ou par exemple la journaliste politique Catherine Haye, qui affirme que les juges avaient décidé, dit-elle ce matin dans l'opinion, de s'offrir un scalpe, celui de Nicolas Sarkozy.
- Est-ce que vous reprendriez certains de ces... ? » « Est-ce que vous reprendriez certains de ces... ? » « Est-ce qu'il faut bien sûr dire qu'aujourd'hui, certains juges avaient pour objectif de faire tomber Nicolas Sarkozy ? » « Pierre-Olivier, sûr. » « Alors je sais pas, j'ai l'impression que c'est pas tel ou tel juge, mais qu'il y a véritablement, vous savez, on parle beaucoup d'un arc républicain, moi je parle d'un arc pénal, qu'on a constitué peu à peu, et depuis l'invention du PNF, sous la présidence du président Hollande, une sorte d'arc pénal pour détruire l'ancien monde politique, jugé par un nouveau monde qui se croit le champion de la vertu et de la transparence.
- Est-ce que les uns ou les autres ne nous interrogeons pas sur la façon dont étaient financées les campagnes sous Chirac et Mitterrand ? « Hum. » « Est-ce qu'on ne s'interroge pas sur ce que chacun savait... » « ... du fait de la circulation d'espèces en provenance d'Afrique ? » « Tout ça, c'est l'ancien monde. » « Et aujourd'hui, on a voulu passer à autre chose, le faire en utilisant l'instrument du pénal, qui n'était pas réellement préparé pour ça. » « Mais est-ce que vous comprenez quand même que je pense à ceux qui nous écoutent, qui sont peut-être en voiture ou en train de prendre leur café, un ténor du barreau comme vous, Maître Pierre-Olivier, qui assumait ce matin et qui utilisait le terme « un arc » ? » « Un arc » qui a pour but de détruire l'ancien monde politique, ce sont des mots extrêmement forts.
- Déjà que la confiance entre la justice et les citoyens n'est pas, si vous voulez, dans une situation extraordinaire, ces mots-là ont forcément un sens, ont un poids considérable ce matin.
- « Oui, et ce d'autant qu'ils utilisent l'instrument pénal en le dévoyant.
- Le pénal est en train de devenir fou.
- Et j'en suis l'une des victimes premières, puisque lorsque j'étais bâtonnier, dans l'affaire Sarkozy, l'une des premières, Bismuth, on a organisé des écoutes téléphoniques sur mes téléphones.
- Des écoutes téléphoniques sur les téléphones d'un bâtonnier de Paris, pour voir quels étaient les échanges que je pouvais avoir avec Herzog et les autres.
- C'est un système qui déraille, c'est un système qui déraille complètement.
- Quand on écoute des avocats...
Transcription générée par IA