Retranscription des premières minutes :
- Le Grand Matin Sud Radio, 7h-10h, Patrick Roger. Il est 7h41 sur Sud Radio. Sud Radio vous explique que faut-il faire avec l'AME, l'Aide Médicale d'État.
- Sébastien Lecornu, le Premier ministre, reçoit aujourd'hui à Matignon Patrick Stefanini et Claude Évin. C'est les auteurs d'un rapport sur l'Aide Médicale d'État pour les sans-papiers.
- On en a déjà beaucoup débattu il y a quelques mois sous François Bayrou. Nous sommes avec Jérôme Marty qui est médecin généraliste et président du Grand Syndicat des médecins UFML.
- Bonjour Jérôme Marty. Bonjour. L'objectif, c'est d'adapter éventuellement cet AME. Est-ce que vous pensez qu'il est possible d'adapter cette Aide Médicale d'État pour la maintenir mais en la modifiant un peu ? Assez difficilement, en fait.
- Hum.
- Assez difficilement parce que l'AME, elle est utile, elle est cruciale même, parce qu'elle permet de soigner des populations qui sont en grande précarité.
- Les abus au sein de l'AME et même le rapport Stefanini-Évin qui va être porté au Premier ministre cet après-midi nous montrent que les craintes d'abus ou de fraude sont très peu fondées, en fait.
- Pour replacer un petit peu les chiffres, l'AME, c'est en gros 0,5% des dépenses...
- Oui, oui.
- C'est très peu. Alors oui, il faut regarder. Il faut regarder notamment par exemple les gens qui vont venir pour certaines opérations qui sont pas hyper urgentes ou des gens qui sont pris avec des soins lourds de type dialyse.
- Oui, oui.
- Peuvent-ils faire faire ça dans leur pays ? À ce moment-là, il faut les renvoyer dans leur pays pour qu'ils puissent faire ça ou se retourner vers les pays en question.
- Mais aller faire payer l'immense majorité des gens, dont 25% des enfants qui sont déjà en très grande précarité, en diminuant ou en supprimant l'AME, c'est dangereux.
- Oui. Faut pas la supprimer. C'est ce que vous dites. Mais peut-être l'adapter pour certaines choses.
- Alors quand je regarde et quand on regarde ce qui se passe à l'étranger, on voit qu'il y a des systèmes qui existent mais qui sont réservés plus à des soins urgents.
- C'est peut-être là plus urgent. C'est le cas en Italie.
- C'est le cas aux Pays-Bas. C'est le cas en Allemagne. C'est le cas au Royaume-Uni. C'est le cas en Belgique.
- Nous, en France, il semble que ce soit plus large. C'est peut-être là où il y a possibilité d'intervenir, non, Jérôme Martin ? Non, Marc. Tout dépend de ce qu'on appelle « soin urgent ». « Soin urgent » dans l'état actuel des choses, ça veut dire réservé.
- Non mais qui les lunettes, audioprothèses, tout ça, c'est peut-être moins urgent, non ? Oui. Mais ça, lunettes, audioprothèses, on peut le regarder. On peut le regarder.
- Attention à ne pas dériver en AMU, qui concerne, je le rappelle, les maladies graves et les douleurs aiguës.
- Quand on sait encore une fois que l'AME concerne 25% d'enfants, est-ce que vous imaginez un seul instant les médecins soutenir une mesure qui voudrait dire « On va attendre que cet enfant s'aggrave ou qu'il ait une douleur aiguë pour intervenir ».
- Oui. Oui. C'est pas possible. Je veux dire, à un moment, que l'État regarde ses frontières, qu'il tienne mieux ses frontières.
- Oui.
- Ça regarde le politique. Ça regarde pas le médecin. Mais une fois qu'un patient est sur le territoire français, le médecin, il a prêté serment.
- Il se doit de soigner. Et on doit lui donner les moyens de soigner. On peut pas imaginer un seul instant qu'on demande à un médecin de trier les malades.
- On est d'accord par rapport, en fait, aux médecins. C'est pas leur job, ça. C'est vrai. Après, c'est à l'État, évidemment, d'encadrer les choses.
- Parce que vous l'avez vu, quand même, notre économie dégringole à cause de beaucoup de dépenses. Donc il faut quand même regarder ça et peut-être mieux encadrer.
- Est-ce que ce ne serait pas possible ? Jérôme Marty, est-ce que... Non mais parce que c'est bien de voir à court terme, mais il faut voir à moyen terme.
- On sait, on a eu beaucoup de dépenses en France. Oui, il faut surtout voir à long terme.
- Eh ben oui. Eh ben non, à moyen terme. Parce qu'à long...
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