Retranscription des premières minutes :
- Le Grand Matin Sud Radio, 7h-10h, Patrick Roger.
- Il est 7h40. C'est un grand procès qui est attendu. Assez historique, parce qu'une entreprise ex-française, Lafarge, le cimentier, est jugée pour financement du terrorisme en Syrie. Donc les anciens cadres répondent de ce financement aujourd'hui, parce qu'ils sont restés ouverts en Syrie pendant la guerre civile, dans les années 2010.
- Les G.U., j'estime qu'il y a eu 3 millions d'euros qui sont allés abonder les caisses d'organisation sanguinaire, dont l'État islamique.
- Je suis avec Philippe Ardouin. Bonjour. Bonjour.
- Vous avez travaillé chez Lafarge avant cette affaire. Je le précise. Vous êtes économiste.
- Vous avez été dirigeant aussi dans d'autres sociétés. Et vous avez écrit ce livre, « L'affaire Lafarge ancienne ».
- Et c'est « Guerre de l'ombre ». Quand vous dites « Guerre de l'ombre », c'est que tout n'est pas très clair, alors que ça va être jugé aujourd'hui. Hein ? Il y a beaucoup de zones d'ombre dans ce dossier depuis des années.
- Et au moment où le procès démarre, c'est-à-dire cet après-midi, ces zones d'ombre sont éclaboussantes.
- On ne voit que ça. Et c'est un peu ce que j'ai essayé de montrer dans cet ouvrage, qui est le résultat d'une enquête assez approfondie que j'ai réalisée pendant plusieurs années. Oui.
- En plus de 12 mois. Pourquoi ? Parce qu'il y a des zones d'ombre sur la période en question, parce que cette usine, cette cimenterie était au cœur d'une région tenue par les Kurdes, qui étaient les principaux alliés de l'Occident et de la France pour se battre contre Bachar el-Assad.
- Oui. Et donc il y a des liens qui se sont noués très fort entre quelques personnes au sein de cette cimenterie et au niveau de la région. Oui.
- Au niveau du siège à Paris, notamment le directeur de la sécurité du groupe, qui est un ancien des forces spéciales, avec la DGSE, la DGSI.
- Et il y a par ailleurs un homme clé de cette affaire. L'homme le plus important de ce dossier ne sera pas là cet après-midi. Il n'a jamais été entendu par la justice.
- C'est le partenaire de Lafarge en Syrie. C'est ça.
- Absolument. C'est celui qui était en charge d'organiser toutes les relations avec l'environnement.
- Un homme d'une famille très proche de Bachar el-Assad, qui est devenu un opposant farouche, qui a été d'ailleurs condamné à mort par Bachar el-Assad et par Daesh, et qui se retrouve à Dubaï et qui entretient des liens avec l'agent de la DGSE sur place entre 2012 et 2015, et voire après.
- Et alors pourquoi il n'a jamais été entendu par la justice, selon vous, Philippe Ardouin ? Alors officiellement, parce qu'il y a un mandat d'arrêt international qui a été lancé contre lui, en novembre 2017. Et donc à partir de là, cet homme n'avait aucunement l'intention de se rendre à une convocation de la justice française à Paris, puisqu'il savait qu'il allait repartir avec les menottes immédiatement.
- Il y a eu des tentatives d'accord, de négociation entre le juge français et cet homme qui s'appelle Firas Klaas.
- Pour qu'il soit entendu, il a proposé de se faire entendre à Dubaï, en allant à l'Abbassade de France, en organisant une visio avec les avocats, qu'il soit sécurisé, etc., parce que juridiquement, c'était un peu compliqué à organiser. Finalement, le juge n'a pas voulu.
- Donc la question se pose. Pourquoi le principal acteur de ce dossier, le seul qui est en mesure de dire s'il y a eu des versements, oui ou non, à Daesh, cet homme-là, qui est l'homme le plus cité du dossier judiciaire, son nom apparaît plus de 500 fois, il n'a jamais été...
- Bien entendu.
- Oui. Alors Philippe Ardouin. Et puis il y a autre chose. Il y a beaucoup de... Parce que c'est passionnant.
- Je vous conseille en fait ce livre, parce que c'est un véritable roman d'espionnage sur une affaire bien réelle.
- Ce que vous dites aussi, ce qu'explique le patron de la Farge, c'est que c'était une forme de raquette.
- Ils étaient là-bas, ils étaient un peu bloqués. Alors vrai ou pas vrai, on entendra ça justement au procès.
- Mais vous dites aussi que le patron de...
Transcription générée par IA