Retranscription des premières minutes :
- « Le Grand Matin Sud Radio, 7h-10h, Maxime Liedot. » « Il est 7h43 et ce matin, Sud Radio vous explique la dénonciation des accords de 1968, cette victoire plus que symbolique du Rassemblement National à l'Assemblée Nationale, justement.
- Xavier Driancourt, bonjour. » « Bonjour. » « Vous êtes ancien ambassadeur de France, français, à Alger.
- Merci beaucoup d'être avec nous ce matin parce que vous êtes un expert de ces thématiques-là et depuis des mois et des noix, vous participez et vous êtes présent dans le débat public justement pour alerter sur les abus qui se passent d'un côté comme de l'autre.
- Avant de commencer, est-ce que vous pouvez d'abord nous rappeler les cadres, justement le cadre de cet accord de 1968 qu'on commence quand même à connaître mais dont il est peut-être nécessaire ce matin de rappeler les contours, Xavier Driancourt ? » « Oui, cet accord, il remplace en fait la disposition des accords d'Evian qui prévoyait la libre circulation entre les deux pays, entre la France et l'Algérie.
- Et en 68, en échange d'un abandon de cette libre circulation, le gouvernement français a proposé, a établi toute une série d'avantages très particuliers, très forts pour les ressortissants algériens. » « Mais est-ce que cela signifie qu'on va retourner, comme vous le disiez, aux accords d'Evian, c'est-à-dire aux accords, on va dire, pré-68, c'est-à-dire la porte ouverte à toutes les fenêtres ? C'est ce que dénoncent beaucoup les débats sur ça. » « Non, non, c'est ce que certains disent.
- Ils disent effectivement, mais j'ai écrit, et beaucoup de juristes écrivent également, qu'un accord selon le droit international et la Convention de Vienne sur le droit des traités, un accord postérieur, abroge et est réputé abroger implicitement un accord antérieur lorsqu'il porte sur les mêmes matières. » « Donc en réalité, ça veut dire ? » « Ça veut dire que les Algériens tomberont dans le droit commun qui est le droit de l'Algérie. » « C'est le droit du droit. » « Du code, du CZA, du code d'entrée et de séjour des étrangers et des demandeurs d'asile. » « On peut le dire ce matin que cette loi, en réalité, si jamais, on va dire, elle va jusqu'au bout du processus, ça veut dire qu'on ne revient pas aux accords d'Evian, mais on revient, c'est-à-dire que les Algériens n'ont plus ce régime d'idées d'exception, ils sont considérés comme tous les autres étrangers ou demandeurs d'asile. » « Ils entreront dans le droit commun, exactement.
- Et c'est d'ailleurs un des thèmes du rapport de Mathieu Lefebvre et de Charles Rodouel, les deux députés.
- Qui disent que ce n'est pas normal que... » « Sur le coût de ces accords, 2 milliards par an. » « Voilà. Et ils écrivent très clairement que ce n'est pas normal qu'il y ait une discrimination entre les étrangers et que les Algériens soient privilégiés par rapport aux autres étrangers. » « Et que répondez-vous à tous ceux qui disent, en réalité, cette dénonciation, et c'est un grand mensonge, parce que cela ne va rien régler à la question migratoire, cela va compliquer les relations et cela va même mettre en difficulté les otages qu'on peut avoir là-bas.
- Je pense naturellement à Boilem Sansal et Christophe Glaise. » « Oui, il y a une part de vérité, c'est-à-dire que ce n'est qu'une résolution, ce n'est pas contraignant pour le gouvernement.
- Et d'ailleurs, le président de la République, l'année dernière, lorsque la même résolution avait été présentée par le groupe LR, avait immédiatement réagi en disant que ce n'est pas au Parlement de faire la politique étrangère de la France.
- Et on a vu qu'hier, M. Lecornu, le Premier ministre, a dit qu'on allait renégocier.
- Alors cela étant, j'ai les plus grands doutes, parce que Mme Borne avait dit la même chose, M. Attal également, et pour renégocier, il faut être deux. » « Vous, vous ne dites pas en réalité, vous ne faites pas confiance au fait que ce vote-là, la dénonciation de cet accord, provoque quelque chose quand vous nous dites « il faut être deux », vous ne faites pas confiance à quoi ? À la France...
Transcription générée par IA