Retranscription des premières minutes :
- Le Grand Matin Sud Radio, 7h09, Maxime Liedot.
- 7h40 sur Sud Radio, on souhaite vous expliquer la crise qui est en train de traverser le monde du vin.
- Parce que samedi, l'un d'entre eux s'est tout simplement suicidé dans son domaine à Sainte-Maine-de-Castillon.
- Il avait 59 ans et il avait repris le domaine viticole familial dans les années 90.
- Et depuis plusieurs années, il était pris en tenaille par la crise, les difficultés financières, les contraintes administratives.
- Bonjour Thomas Guibert.
- Bonjour.
- Vous êtes le président de l'appellation Castillon Côte de Bordeaux.
- C'est vrai que c'est un événement qui est tragique, qui a traversé la profession, un suicide au pied de ses vignes.
- Quand vous avez appris cette nouvelle, qu'avez-vous ressenti quand on travaille comme vous dans ce domaine-là depuis des années et qu'on arrive à cette extrémité de choisir la mort sur son propre domaine ? C'est un véritable drame.
- On ne va pas se cacher.
- C'est compliqué.
- C'est un vigneron de notre appellation.
- Je ne le connaissais pas personnellement, mais professionnellement.
- La crise qu'on traverse a des effets durs, néfastes, terribles.
- Après, comme je le dis souvent, cette crise est dure, très dure.
- Après un arrivée à une telle extrême, il y a certainement plusieurs raisons.
- C'est certainement un effet multifactoriel, professionnel ou autre.
- Mais c'est un drame.
- C'est difficile de parler d'un drame.
- C'est un drame.
- Thomas Guilbert, président de l'appellation Castillon Côte de Rhône.
- Côte de Bordeaux.
- Côte de Bordeaux, pardonnez-moi.
- Pas de concurrence comme ça.
- Quand on se plonge dans cette histoire, on apprend que Chris Leblanc avait décidé d'arracher, il avait arraché 10 des 15 hectares en sa possession.
- C'est ce qu'on appelle l'arrachage.
- Est-ce que vous pouvez d'abord nous expliquer très rapidement qu'est-ce que l'arrachage ? Pourquoi c'est nécessaire ? Parce que ça a été un peu le début de l'engrenage infernal pour lui.
- C'est le début de l'engrenage infernal pour beaucoup.
- L'arrachage, en deux mots, il y a une surproduction de vin mondial par rapport à la consommation mondiale.
- Donc, il y a une mise en place au niveau européen d'un arrachage.
- D'une aide à l'arrachage, c'est-à-dire qu'arracher des vignes, ça a un coût.
- Et pour diminuer la production, il y a une aide européenne pour arracher ces vignes.
- Et ensuite, on n'a plus le droit de les replanter pendant plus de 10 ans pour tout simplement baisser la production mondiale.
- Mais quand on vous écoute, on comprend qu'il y a cette aide.
- Mais quand on se penche sur le dossier, on apprend que du côté de Christophe Blanc, la banque rechignait à lui prêter la somme nécessaire pour financer cet arrachage sans lequel il ne pouvait pas toucher les subventions.
- C'est-à-dire qu'on est dans un monde où, quand il y a des aides, c'est vous qui devez avancer l'argent, Thomas Guébert ? Alors, toute aide, de toute façon, il n'y a aucune aide qui existe sans qu'on ait besoin d'avancer l'argent.
- C'est souvent comme ça.
- Ensuite, moi, je vous dis, je ne connaissais pas en privé.
- Je ne connaissais pas le dossier.
- Donc, c'est compliqué de juger.
- Non, mais c'est cette idée, si vous voulez, que quand ce sont des...
- Quand ce sont des choix que vous devez faire et qui...
- De toute façon, une aide, les aides agricoles, que ce soit la PAC, que ce soit tout, toutes les aides arrivent qu'après que vous ayez réalisé les choses.
- On vous paye, on vous donne une aide, entre guillemets, ou sur facture, ou sur...
- Donc, c'est souvent la règle des aides.
- Donc, les aides arrivent, en effet, sont versées très, très, très, très souvent après avoir réalisé un investissement, après avoir réalisé une chose.
- Donc, oui, ça, c'est le fonctionnement.
- Voilà.
- Après...
- Tous les vignerons, comme tous les entrepreneurs, ont aussi besoin des banques, ont aussi besoin d'un soutien bancaire, surtout dans une période telle qu'elle est aujourd'hui, et ont encore plus besoin d'un soutien bancaire aujourd'hui pour les investissements, pour acheter un tracteur, pour planter des lignes, pour acheter une cuve.
- Voilà.
- On a tous besoin des établissements bancaires.
- Donc, ce ne sera pas mon propos aujourd'hui de taper sur des établissements bancaires que tout vigneron a besoin.
- Non,...
Transcription générée par IA