Retranscription des premières minutes :
- Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
- Tout à l'heure, je recevrai de 8h30 à 9h l'ambassadeur d'Iran en France.
- Je lui poserai plusieurs questions, notamment celle-là.
- Le Parlement iranien a décidé, a dit oui à la fermeture du détroit d'Hormuz, mais pour l'instant, l'ayatollah Khamenei et les gardiens de la Révolution n'ont pas donné l'ordre de fermer le détroit.
- Nous verrons bien, Michel Fayad est avec nous, donc spécialiste du Moyen-Orient, professeur de géopolitique des hydrocarbures à l'Institut français du pétrole.
- Et je suis très heureux de recevoir Michel Fayad pour avoir évidemment son analyse et ses explications, parce que vous savez comment je conçois les choses ici.
- Avant le commentaire, il y a l'explication et l'analyse.
- Michel Fayad, bonjour.
- Bonjour.
- Merci d'être avec nous.
- Merci de m'inviter.
- Alors, pour l'instant, le guide suprême, les gardiens de la Révolution, n'ont pas décidé de fermer le détroit d'Hormuz, même si le Parlement iranien a voté cette fermeture.
- Détroit d'Hormuz, essentiel pour la circulation des hydrocarbures dans le monde et essentiel pour les Iraniens.
- Ah oui, absolument.
- Tout le pétrole iranien qui est exporté passe par le détroit d'Hormuz.
- Pour vous dire, l'Iran produit chaque jour 3,3 millions de barils de pétrole, dont 2 millions qui sont exportés essentiellement vers la Chine et vers l'Inde.
- Voilà.
- Donc, pour l'Iran, c'est se tirer une épine dans le pied, non ? Absolument.
- Une balle dans le pied.
- Absolument.
- Simplement, il y a eu également des déclarations hier de la part de deux ténors des gardiens de la Révolution, en réalité les deux derniers piliers, même s'ils n'ont plus de poste officiel, que sont M. Morsen Rezaï et M. Mohamed Ali Jafari, qui étaient tous les deux, pendant plus d'une dizaine d'années, les chefs des gardiens de la Révolution islamique.
- Oui, déclaration de ces anciens, mais rien d'Ali Ramenei, qui est sans doute réfugié dans un bunker, je ne sais pas.
- On ne sait pas, d'ailleurs, quel est son sort, M. Fayad.
- Oui, oui, absolument.
- Les informations de ce matin, effectivement, disent qu'il est dans un bunker, et qu'il ne reçoit les messages que par écrit.
- Effectivement, que ce soit le Parlement, qu'on appelle Majlis, et les gardiens de la Révolution attendent son accord définitif.
- Mais les Israéliens ont quand même envoyé un signal aux Iraniens, hier et avant-hier, en frappant Bandar Abbas, qui est le plus grand port du pays, et par lequel les gardiens de la Révolution iraient fermer le détroit d'Hormuz.
- Donc, les Israéliens ont envoyé un message aux Iraniens, mais il faut bien comprendre également que dans le Golfe Persique, il y a des navires de guerre américains, mais aussi des navires de guerre chinois.
- Et ni les États-Unis, ni la Chine, ne souhaitent la fermeture du détroit d'Hormuz.
- Il faut comprendre que 45% du pétrole importé en Chine transite par le détroit d'Hormuz.
- Donc, c'est vital pour la Chine.
- Oui, c'est vital pour la Chine, et d'ailleurs, à Chine, alliée de l'Iran, mais enfin alliée timide dans ses réactions.
- Oui, pour le moment, timide.
- Mais si jamais le détroit d'Hormuz venait à fermer, on verrait un changement d'alliance incroyable, parce qu'on pourrait voir les Américains et les Chinois coopérer pour la réouverture du détroit d'Hormuz.
- Ce serait quand même incroyable.
- D'ailleurs, je disais que 45% du pétrole importé en Chine transite par le détroit d'Hormuz, mais sachez que 84% du pétrole et 83% du gaz, du gaz naturel liquéfié, qui part en Asie, transite par le détroit d'Hormuz.
- Donc, imaginez-vous l'importance pour l'Asie du pétrole et du gaz qui s'y trouvent.
- Évidemment, Michel Fayade, pour l'Asie avant tout, et pour l'Europe, pour nous, Français.
- Pour nous, Français, on est beaucoup moins impactés, mais quand même, il y a une partie, effectivement, qui part vers la France, vers l'Europe, et notamment vers la Grande-Bretagne, puisque la Grande-Bretagne, la Grande-Bretagne achète énormément de gaz naturel liquéfié du Qatar, à peu près 10 millions de tonnes par an.
- Et là, si les Iraniens venaient à fermer le détroit d'Hormuz, les cargaisons de GNL ne pourraient plus transiter et fournir l'Angleterre, qui aurait par conséquent de graves problèmes de fourniture énergétique.
- Oui, j'imagine que ça fait partie des négociations qui...
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