Retranscription des premières minutes :
- Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
- Dominique Régnier, bonjour. Bonjour Jean-Jacques Bourdin.
- Merci d'être avec nous, directeur de la Fondation pour l'innovation politique Fondapol.
- Alors, vos rapports sont toujours passionnants, je le dis et je le dis comme je le pense.
- Le dernier, en date, parle de natalité.
- Comment sortir de l'impasse du « no kids », crise de la natalité en France ? La France comptera bientôt plus d'enterrements que de naissances, Dominique Régnier ? C'est prévu pour 2026, il y aura plus de décès que de naissances en France, c'est une information bien triste, et surtout parce qu'il faut quand même avoir ça à l'esprit, si vous me permettez, à l'échelle du monde, chaque année, il y a 76 millions de naissances de plus que de décès.
- Oui.
- Je le dis parce que ceux qui imaginent… ne pas faire un enfant pour protéger le climat, c'est raté.
- C'est raté, oui, oui, je suis d'accord.
- Si les naissances ont des effets sur le climat, nous on a plus de décès que de naissances bientôt, et en Europe, c'est le cas sur l'ensemble de l'Europe depuis 2015 déjà, il y a plus de décès que de naissances.
- Donc plus de mixité, plus de remplacement de population, plus de… enfin de remplacement, on ne va pas parler de grand remplacement, mais de mélange, de mélange, de mélange.
- Oui, ça c'est possible que ce soit, c'est sans aucun doute, une conséquence, le problème c'est que ce n'est pas une conséquence voulue.
- Oui.
- Parce que c'est bien quand c'est quelque chose qui se fait, je dirais, dans l'initiative partagée, mais là c'est plutôt une conséquence subie, si je puis dire, et puis c'est quand même une étrange idée de voir nos jeunes générations ne pas assurer le prolongement de la vie et de leur propre héritage.
- Mais pourquoi ? Pourquoi ? Parce que le désir d'enfant, et c'est ce que dit votre rapport, ne décline pas.
- Non, très franchement, c'est l'information qui est la plus réjouissante.
- J'ai les moins de 35 ans, ceux qui n'ont pas d'enfants, à 70% souhaitent en avoir un au moins, et ceux qui en ont déjà, à 75%, souhaitent en avoir d'autres.
- Donc les Français de moins de 35 ans, qu'ils aient ou pas d'enfants, souhaitent avoir des enfants ou souhaitent en avoir davantage.
- Ce n'est pas ça qui fait problème.
- Oui.
- Et donc… Il faut chercher dans d'autres raisons.
- Il y a certainement, parce que l'enquête… C'est un désir empêché.
- Moi je considère que ce n'est pas un défaut de désir, mais un désir empêché.
- Voilà.
- Exactement.
- C'est ce que vous dites.
- Et alors, il y a une chose… Expliquez-vous, pourquoi le désir empêché ? En fait, c'est comme si on ne s'autorisait pas à exprimer le désir d'avoir un enfant, comme si nous étions, moi je pense que ça joue un rôle très important, comme si nous étions dans une société qui presque réprouve d'avoir des enfants.
- Moi je note par exemple, alors ça je ne l'ai pas documenté scientifiquement, ce que je vais vous dire là Jean-Jacques, mais je note que l'on ne parle presque jamais de l'aspect merveilleux d'être parent ou du bonheur de voir des enfants jouer, écrire, apprendre, etc.
- L'enfant est souvent présenté comme un problème, des difficultés, des risques, des inquiétudes, tout ça, ça fait partie… On crée l'angoisse.
- On crée l'angoisse.
- C'est l'anxiété.
- Et finalement, dans un confort relatif, dans nos existences, on a des enfants qui sont en train de se faire enlever, on a des enfants qui sont en train de se faire enlever, et dans nos existences diverses, on se dit pourquoi aller vers un truc que je ne connais pas et qui va me compliquer la vie, alors qu'en réalité, ceux qui ont déjà des enfants vous disent tous, c'est merveilleux.
- Et donc, je compare d'ailleurs, je fais cette comparaison, regardez aux Etats-Unis, que ce soit les sportifs, que ce soit les politiques, les acteurs, ils se trimballent tous avec des enfants.
-...
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