Retranscription des premières minutes :
- Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
- C'est le directeur interrégional des services pénitentiaires de Toulouse qui, une fois encore, lance l'alerte.
- Enfin, il n'est pas le premier, ni le dernier malheureusement.
- Que dit-il ? Il ne va bientôt plus pouvoir, nous ne pourrons plus bientôt héberger de nouveaux détenus dans les jours qui viennent.
- Tant la situation est devenue plus que critique, plus que critique, si des décisions ne sont pas prises.
- Si des décisions ne sont pas prises, parce que les prisons sont pleines, et notamment en Occitanie.
- Je suis avec Sébastien Nicolas, qui est secrétaire général du SNP, FO Direction, syndicat majoritaire chez les directeurs de services pénitentiaires.
- Bonjour Sébastien Nicolas.
- Bonjour Jacques Bourdin.
- Merci d'être avec nous.
- Alors, ce cri d'alerte de Stéphane Joly, ça ne vous surprend pas ? Ça ne vous surprend pas ? Il y a un énorme problème là, un énorme problème de surpopulation.
- Alors, effectivement, il y a un problème national de surpopulation.
- On a aujourd'hui 84 000 détenus pour 63 000 places dans les prisons françaises.
- Donc 20 000 détenus de trop par rapport à notre capacité d'hébergement.
- Et effectivement, vous le soulignez, il y a un focus très particulier.
- Vous avez parlé sur l'Occitanie, avec des établissements comme Nîmes, comme Perpignan, comme Toulouse-Eusseïs.
- Sur cet établissement, Toulouse-Eusseïs, à l'heure actuelle, au moment où on se parle, c'est 1385 détenus pour 692 places.
- Vous avez à l'heure actuelle 328 matelas au sol sur cette structure.
- Avec des cellules qui font 3 matelas au sol dans des cellules qui font quelle surface ? Alors, ça dépend.
- Vous avez 9, 12 mètres carrés.
- Vous avez des cellules un petit peu plus grandes.
- Mais tous les espaces d'hébergement de ces cellules sont occupés, soit par des lits superposés, soit par des matelas au sol.
- Et quand on parle de matelas au sol, on n'est même pas, si vous voulez, une cellule de 9, 12 mètres carrés est conçue pour 1, 9 mètres carrés, 2, 12 mètres carrés détenus.
- Dans ces cellules-là, on a déjà optimisé au maximum.
- En matière de lits superposés.
- Donc, ce qui veut dire que quand on parle de matelas au sol, on est même au-delà de la capacité d'hébergement sur le seul calcul de la superficie de chaque cellule.
- Donc, on est sur une situation un peu extrême.
- Alors, promiscuité, mais avec la chaleur en plus.
- La canicule ? Parce que, pardon, mais ce n'est pas climatisé.
- Ah non, ce n'est pas climatisé.
- Oui, oui.
- Effectivement, conditions d'hébergement.
- C'est difficile.
- Donc, promiscuité compliquée à vivre.
- Donc, détention de la violence entre personnes détenues, contre le personnel.
- C'est un phénomène de violence qui augmente.
- Et je ne vous parle même pas de la capacité que l'on a dans ce contexte-là à travailler sur les passages à l'acte, sur la réinsertion de la personne détenue.
- Vous savez, c'est comme une classe.
- Un enseignant avec 20 élèves, il fera un meilleur travail qu'avec 40.
- Nous, c'est exactement pareil.
- Quand vous avez un établissement qui est conçu pour 7...
- Il y a 1 400 places et qu'il y a 1 400 détenus, on ne peut pas faire du bon travail.
- Ce n'est pas possible.
- Et puis, on ne peut pas assurer les conditions d'hygiène.
- Et même la nourriture.
- Et même la nourriture, quand il y a surpopulation.
- On arrive à sortir suffisamment de repas pour tout le monde.
- Ça, ce n'est pas la difficulté.
- Mais effectivement, les conditions d'hébergement sont totalement indignes à ce niveau-là de surpopulation.
- Donc, aujourd'hui...
- Aujourd'hui, certaines prisons ne peuvent plus accueillir de détenus.
- Ce n'est plus possible de personnes condamnées.
- Complètement.
- Et pourtant, on continue à en accueillir parce que ce n'est pas comme un hôtel.
- Ce n'est pas comme au restaurant.
- Quand vous appelez et que vous dites que c'est complet, il y a quand même des gens qui continuent à arriver.
- Il y a la différence entre un hôtel et un restaurant.
- Le directeur de la prison, que fait-il ? Il essaie de trouver des solutions.
- Et quelles solutions ? Vous n'avez pas élargi les murs ? La première solution, évidemment, c'est l'alerte de l'autorité judiciaire.
- On peut essayer de trouver des solutions...
Transcription générée par IA