Retranscription des premières minutes :
- Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
- Maître François Saint-Pierre est avec nous, bonjour.
- Bonjour.
- Merci d'être avec nous, vous êtes l'un des avocats des parents de Grégory, Jean-Marie et Christine Villemin.
- Le petit Grégory, moi, ma vie professionnelle a été marquée par ce drame, c'était en 1984.
- Petit, cet enfant de 4 ans et demi qui a été retrouvé dans la Vologne, dans la Vologne, dans les Vosges.
- Nouveau rebondissement, alors est-ce un rebondissement ? Je ne sais pas, vous allez nous dire.
- La grand-ante du petit garçon, Jacqueline Jacob, va être entendue.
- L'audition ne devrait pas intervenir avant quelques mois.
- Cette dernière, Jacqueline Jacob, a réaffirmé hier sa totale innocence dans le dossier.
- Que cherche-t-on à savoir ? La cour d'appel de Dijon a pris une décision qui est importante en convoquant Mme Jacob.
- Elle a réuni à son encontre un ensemble d'indices, d'éléments de preuves sur lesquels elle doit s'expliquer.
- Et dès lors, elle a déclenché une procédure qui peut aboutir à sa mise en examen, à son accusation.
- Alors, non plus comme complice du crime d'assassinat du petit Grégory, mais pour associer le crime à la décision de la Cour d'appel.
- C'est une nouvelle stratégie du juge Brault qui préside la chambre de l'instruction de la Cour d'appel de Dijon.
- C'est donc une étape majeure et nous verrons ce qu'elle donnera.
- Jacqueline Jacob, qui a 80 ans aujourd'hui, est la tante par alliance de Jean-Marie Villemin.
- Oui, c'est cela. Pendant longtemps, elle a été suspectée d'avoir été le corbeau.
- C'est pour ça qu'elle est convoquée, mais avec son mari aussi, Marcel Jacob.
- Oui.
- Là, le juge a voulu préciser l'accusation.
- L'arrêt est extrêmement détaillé.
- C'est la raison pour laquelle elle seule, pour l'heure, est convoquée.
- Et elle va se défendre et elle va donner ses explications.
- Et heureusement, elle est assistée par d'excellents avocats.
- Bref, un procès équitable peut s'ouvrir.
- Oui. Alors, il s'agit de courriers anonymes de menaces reçues par les parents de Grégory.
- Oui, il y a des courriers anonymes. Il n'y a pas que ça.
- Il y a également des appels téléphoniques.
- Vous savez que pendant tous les mois qui ont précédé l'assassinat du petit Grégory, les parents Jean-Marie et Christine ont reçu des quantités d'appels.
- Et l'on pense qu'il y avait en fait plusieurs corbeaux, entre guillemets, dont Mme Jacob est là.
- Il y a peut-être des avancées technologiques qui permettront de mieux identifier les voix.
- Mais ça, ce n'est pas encore sûr.
- En clair, il y a d'une part les preuves scientifiques, l'ADN, l'analyse vocale.
- Mais il y a aussi, comme toujours en matière de justice, de justice criminelle, une question de psychologie, une question de relation humaine.
- Qui nous dit que Mme Jacob ne dira pas toute la vérité, enfin, au juge ? Je n'en sais rien. Nous verrons bien. Mais pourquoi ne pas essayer ? Quelle a été la réaction de Christine et Jean-Marie Villemin en apprenant cette décision ? Comme toujours, ils sont déterminés.
- Mais ils sont également si fatigués.
- De toutes ces années.
- C'est un poids émotionnel considérable.
- Mais encore une fois, ils expriment leur gratitude envers la justice.
- Et notamment envers le juge Dominique Brault, qui fait un travail très remarquable.
- La justice qui ne referme pas le dossier.
- Non. Vous savez, à une époque, Christine Villemin, qui avait été injustement, cruellement mise en cause par le juge Lambert, heureusement, avait été totalement innocentée.
- Alors, le juge Simon, la justice, elle est humaine.
- Les magistrats sont des hommes et des femmes.
- Et il y a une part d'aléa qui est terrifiante.
- Christine a été totalement innocentée.
- Eh bien, c'est à ce moment-là que le procureur général leur a demandé « Est-ce que vous voulez qu'on continue les recherches ? » « Bien sûr ! » Et donc, l'affaire a été réouverte et suit son cours ainsi, avec toujours des magistrats déterminés.
- Actuellement, le juge Dominique Brault, que je connais de longue date professionnellement, le procureur général Astruc, qui, et c'est très intéressant, a un regard un peu distancé sur l'affaire, ce qui permet une analyse rationnelle, froide, juridique, mais également avec une très grande motivation.
- Merci beaucoup, maître François Saint-Pierre.
- C'est moi qui...
Transcription générée par IA