Retranscription des premières minutes :
- Sud Radio vous explique. Première visite officielle du nouveau chancelier allemand en France, Friedrich Merz, qui a été reçu hier à l'Élysée par Emmanuel Macron.
- Une annonce, notamment la création d'un conseil de défense et de sécurité commun. Dit comme ça, ça peut sembler un peu flou.
- Alors concrètement, c'est quoi un conseil de défense et de sécurité franco-allemand ? On se pose la question avec vous, Arthur Königsberg. Bonjour.
- Bonjour. Et merci d'être avec nous ce matin. Sur Sud Radio, vous êtes le président fondateur d'Eurocréative, think tank français, sur l'Europe centrale, orientale, sur les Balkans.
- Concrètement, à quoi il peut ressembler ce conseil de défense et de sécurité commun ? C'est un instrument politique et technique qui vise à coordonner les actions et les efforts des gouvernements français et allemands sur les sujets stratégiques, sur les sujets de réarmement ou sur les sujets géopolitiques, comme le soutien militaire à l'Ukraine.
- Mais c'est essentiellement un sujet technique. C'est-à-dire qu'effectivement, c'est l'une des annonces qui a beaucoup retenu l'attention parce que la symbolique est très forte.
- Un conseil de sécurité et de défense franco-allemand, ça parle. Ça parle aux deux peuples français et allemands, mais c'est avant tout...
- Ça parle, mais c'est pas clair, quoi.
- C'est pas clair. C'est pas clair, ça, je suis d'accord. Et c'est surtout encore moins clair s'il n'y a pas plus d'alignement stratégique entre les gouvernements français et allemands.
- Juste avant l'élection au Bundestag, il y a 48 heures...
- Il y a 48 heures de Friedrich Merz. On pensait que le nouveau chancelier allemand allait avoir une latitude et une liberté pour se rapprocher et s'aligner sur les positions stratégiques françaises.
- Et c'était largement espéré à Paris. On voit qu'avec ce vote retardé, il a été obligé...
- Il a fallu un deuxième vote.
- Il a fallu un deuxième vote après avoir échoué au premier tour de 6 voix. Friedrich Merz n'aura pas la latitude et la liberté pour véritablement s'aligner, peut-être, sur Paris.
- Et c'est l'une des déceptions qu'on sent monter à Paris ces dernières heures.
- C'est-à-dire qu'en matière de sécurité et de défense, on n'est pas sur la même ligne aujourd'hui avec l'Allemagne ? On ne l'était pas hier. On l'était encore moins lorsque c'était le chancelier Olaf Scholz.
- Aujourd'hui, avec Friedrich Merz, il y a des questions qui se posent.
- Il y a un alignement sur le fait que l'Europe et les pays européens doivent augmenter leur budget militaire et se réarmer.
- Mais maintenant, sur la construction d'une basse industrielle de technologie et de défense européenne, le fait d'acheter du matériel européen, le fait d'investir de l'argent européen pour acheter européen, et le fait de beaucoup plus soutenir l'Ukraine et même la vision du lien transatlantique, oui, il y a des questions qui se posent. Il y a aussi des questions qui se posent sur est-ce qu'il va y avoir un endettement européen commun pour financer nos efforts de défense ? Ça, pour l'instant, effectivement, ce n'est pas clair. Et ce n'est pas clair du côté allemand.
- Vous avez parlé de l'échelon européen. Sauf que là, on est vraiment sur un conseil de défense franco-allemand.
- Est-ce que ça ne va pas fragiliser d'une certaine manière l'Union européenne sur ce point de vue, le fait qu'on se concentre sur ce couple franco-allemand ? Je crois que les Français et les Allemands ont bien compris qu'ils ne pouvaient plus gérer l'Europe, justement, uniquement en franco-allemand.
- Là, ce conseil de sécurité et de défense, c'est pour coordonner leurs actions. Mais tout de suite après être passé à Paris, Friedrich Merz s'est envolé pour Varsovie.
- C'est envolé pour passer un message.
- À cette grande puissance d'Europe centrale qu'est la Pologne. Il a aussi rapidement rappelé qu'il voulait se rapprocher au niveau stratégique de la Grande-Bretagne.
- On sent que le nouveau chancelier allemand ne va pas se concentrer uniquement sur la France comme partenaire stratégique. Et la France aussi.
- La France ne parle plus, elle a parlé pendant des années, d'un couple franco-allemand. Elle idéalisait peut-être sa relation avec l'Allemagne.
- On est passé à autre chose à ce niveau-là.
- Effectivement, je pense que les Français et les Allemands ont compris que le franco-allemand n'était plus le...
Transcription générée par IA